La boutique brésilienne, spécialisée dans la gestion d'actifs, se lance à la conquête du marché français.
Pouvez-vous nous décrire le marché brésilien de la gestion d'actifs ?
Paulo Del Priore, directeur général, Victoire Brasil Investimentos : Le marché de la gestion d'actifs est concentré entre les mains de trois ou quatre grands conglomérats brésiliens. Il est né de l'extension des activités des grandes banques qui contrôlent de vastes réseaux de distribution dans tout le pays. Durant de nombreuses années, les taux d'intérêt brésiliens élevés ont permis à ces banques d'avoir une position très confortable avec une offre basique de produits obligataires.
L'essentiel du marché était composé d'emprunts d'Etat fédéral rémunérés. Sur ce dernier point, un survol historique fait ressortir que, de 1988 à 2013, les taux d'intérêt fixés par la Banque centrale du Brésil (SELIC) ont produit un rendement annuel moyen de 10 % (déduction faite de l'inflation), ce qui a engendré une génération entière de rentiers. Mais la situation a changé... Aujourd'hui, les Brésiliens sont obligés de sortir de la culture du court-termisme, qui a montré ses limites. Ils passent à une approche de long terme, en tenant compte de la baisse des taux d'intérêt réels, de l'amélioration des perspectives pour les actions et du passage progressif de la distribution à une architecture ouverte.
Y a-t-il beaucoup de sociétés de gestion entrepreneuriales ?
Paulo Del Priore : Il existe aujourd'hui près de 200 sociétés de gestion indépendantes, la plupart créées à l'initiative de gérants venus de l'univers de la banque. Jusqu'en 2004, date de création de Victoire Brasil Investimentos, il y avait très peu de boutiques spécialisées dans les actions. La...