La rédaction de Funds Magazine a interrogé Félix Goltz, directeur de la recherche appliquée au sein de l’Edhec Risk-Institute. Il nous explique les raisons de l'engouement des investisseurs pour les ETF Smart Beta.
Les indices dits «smart beta» se diffusent au sein de l’industrie des ETF. Pourquoi cet engouement ?
Félix Goltz : Depuis plus de dix ans, des recherches ont montré les limites de concentration des indices construits par la capitalisation boursière. Les investisseurs peuvent donc être confrontés à un risque spécifique. Ce fut par exemple le cas lors du décrochage en Bourse de BP en 2010 qui, à lui seul, a contribué à plus des deux tiers de la baisse de l’indice FTSE 100. Pour pallier ces phénomènes, les fournisseurs d’indices ont proposé d’autres méthodes de calcul des indices pour mieux diversifier les risques, avec notamment la technique de l’équipondération ou de la parité des risques. Ces nouveaux indices ont été baptisés «smart beta» et sont de plus en plus repris par les fournisseurs d’ETF en Europe.
Les fournisseurs d’ETF smart beta proposent également aujourd’hui des ETF basés sur la détermination de facteurs de risques, pourquoi ?
Félix Goltz : Depuis la consécration des travaux sur l’efficience des marchés de l’américain Eugène Fama, qui a reçu le prix Nobel d’économie en 2013, les professionnels de la finance ont repris très largement son concept de facteurs de risque sur les marchés. De manière assez consensuelle, ils ont retenu quatre à cinq facteurs de risque (value, taille, momentum, qualité et faible risque) qui peuvent expliquer la superformance d’un marché actions.
Est ce que ces modèles ont montré leurs preuves ?
Félix Goltz : La recherche académique, qui se développe depuis de nombreuses années sur ce sujet, montre la robustesse des indices factoriels sur le long terme. Mais un investisseur doit vérifier que la méthodologie appliquée par le fournisseur d’indices correspond bien aux études, puisque souvent ces derniers ont leur propre...