Entre le retour des taux d’intérêt en territoire positif, et donc des taux réels en hausse, le redémarrage économique et les investissements nécessités par la transition énergétique, l’environnement est actuellement favorable pour les approches de gestion « value ». Le point avec Oliver Collin, co-gérant d’Invesco Euro Equity Fund.
Croissance ou « value », quel camp faut-il choisir ?
Il existe trois manières d’investir en Bourse. Soit en achetant les entreprises de qualité (et qui vont pour la majeure partie d’entre elles le rester) : c’est ce que font la majorité des investisseurs, qui jouent ainsi la carte de la sécurité. Soit en synchronisant parfaitement le marché, en achetant quand le marché vend, ce qui peut offrir des opportunités tout au long du cycle. Soit en s’intéressant aux entreprises qui ne figurent pas encore parmi les meilleures, mais qui vont le devenir. Cette dernière manière d’investir est de notre point de vue la plus difficile à mettre en œuvre, car elle nécessite d’analyser avec attention les fondamentaux des sociétés pour trouver les futures gagnantes. C’est l’approche que nous retenons dans Invesco Euro Equity Fund, car nous sommes convaincus que « value » et qualité ne sont pas antinomiques. Investir dans des titres décotés au moment où le statut de l’entreprise est en train de changer peut tout à fait être un placement gagnant, à condition qu’un certain nombre de critères soient respectés : un bilan solide, des retours sur capitaux supérieurs au coût du capital, un niveau élevé de conversion des cash-flows, etc.
Dans quelle mesure la perspective d’une hausse des taux change-t-elle la donne ?
Les banques centrales sont actuellement confrontées à une situation inédite depuis les années 1980, avec une inflation supérieure aux objectifs de 2 %. La question est de savoir si cette inflation est seulement temporaire – sous l’effet du rattrapage post-covid, comme le pensaient initialement les autorités monétaires – ou...