Pour Funds, le lauréat du Prix de la Société de Gestion Entrepreneuriale de l’année, revient sur son parcours et ses projets de développement.
Vous venez de recevoir le Prix de la Société de gestion entrepreneuriale de l’année. Qu’est-ce que cela vous inspire ? Comment vous êtes-vous lancé dans cette aventure entrepreneuriale ?
Yves Choueifaty, président et CIO de TOBAM : Je suis très heureux de recevoir cette récompense, je la dédie à l’équipe qui constitue TOBAM et à nos clients. Nous sommes très fiers de cette reconnaissance!
A l’origine de TOBAM, il y a un processus de gestion original. Après avoir quitté mon poste de directeur général du Crédit Lyonnais Asset Management, je me suis d’abord interrogé sur le service que je souhaitais rendre à mes clients. L’objectif n’était pas de battre des indices ou de faire des prévisions, mais de délivrer à mes clients la véritable prime de risque du marché actions.
La théorie de l’investissement découle de l’idée qu’il ne devrait pas y avoir beaucoup d’opportunités d’arbitrage, c’est-à-dire que la capacité à prévoir est limitée. Quand les marchés fonctionnent bien, ils sont efficients et donc très difficilement prévisibles. Il est impossible alors de bâtir un processus d’investissement systématique reposant sur une chose théoriquement impossible : la prédiction de l’avenir. Quand on ne peut pas prévoir l’avenir, la bonne réponse n’est pas d’acheter un indice qui comporte des biais et donc des paris. Il ne faut pas confondre la gestion passive et la gestion neutre.
L’approche de TOBAM, scientifique et brevetée, consiste à fabriquer le portefeuille le plus diversifié. Après avoir formalisé cette approche, j’ai demandé à des investisseurs institutionnels de «seeder».
TOBAM a d’abord été incubé par Lehman Brothers avec, dès le début, un schéma de spin-off prévu en janvier 2009. Les événements ont fait que TOBAM est devenu indépendant le 13 novembre 2008 ! A ce moment-là, nos encours s’élevaient à 600 millions de dollars. Ils ont été multipliés par dix depuis.