Pourquoi Arkéa Investment Services, via sa filiale Federal Finance Gestion, lance-t-elle maintenant une gamme de fonds actions thématiques ?

Le marché des fonds thématiques est aujourd’hui relativement mature, après plus de dix années d’expansion. En outre, l’année 2022 a mis en avant les limites de ce type de fonds, tels qu’ils sont très souvent proposés. On peut par exemple leur reprocher d’être de l’investissement passif déguisé sur un thème donné ou de trop dépendre de la performance d’un unique secteur.

Pour compenser cela, nous pensons qu’une nouvelle génération de fonds thématique est en train d’arriver avec des thèmes beaucoup plus transverses, qui permettront une réelle gestion active et un contrôle des risques. C’est ce que nous proposons avec notre gamme de fonds actions thématiques labellisés ISR, AIS Thematic. À son lancement, nous avons déjà un engagement de 350 millions d’euros sur quatre fonds (un étant déjà lancé et les trois autres en cours d’agrément), qui portent tous sur de grandes tendances structurelles : la biodiversité, la priorisation du développement économique européen, le développement du bien-être personnel et professionnel ainsi que l’innovation technologique par l’utilisation des données. Nos fonds seront dans un premier temps distribués au sein du réseau du Crédit Mutuel Arkéa, ainsi qu’en externe auprès d’institutionnels et de family offices. Nos objectifs de collecte sont naturellement ambitieux.

Comment avez-vous conçu cette gamme thématique ? 

Nous avons souhaité que notre offre se différencie à plusieurs niveaux, que ce soit en matière de traitement de la thématique, dans le mode de gestion ou encore dans l’intégration ESG. 

Tout d’abord, la gestion repose sur une triple expertise quantitative, fondamentale et ESG. Federal Finance Gestion s’est dotée d’un pôle quantitatif en 2021, et il était naturel pour le groupe de s’appuyer sur cette nouvelle expertise pour lancer son offre thématique avec une gestion quantamentale, qui nous semble la plus pertinente pour ce type d’offre. La gestion quantamentale consiste à mixer le quantitatif et le fondamental pour combiner la puissance de l’informatique à l’intelligence humaine. L’équipe de gestion est composée systématiquement, pour tous nos fonds, de deux gérants quantitatifs, associés à un gérant fondamental et à un analyste ESG spécialiste de la thématique.

Ensuite, nous avons retenu des thèmes porteurs et transverses, sur la base d’une analyse des grandes tendances qui façonnent l’économie mondiale et transforment les sociétés.  

Enfin, notre gestion est active et flexible, pour investir de manière avisée dans des sociétés à la fois responsables et créatrices de valeur sur le long terme.

Nous avons structuré la gamme de manière à satisfaire deux profils de risque différents chez nos clients investisseurs. Nous proposerons donc deux types de fonds thématiques : des fonds « First » – long only actions, risque SRI 4/7 – et des fonds « Zen » – flexible actions, risque SRI 3/7. En plus d’un objectif financier de performance supérieure sur le long terme (ajustée du risque et de critères durables), nous avons également des objectifs extra-financiers, intégrés dès la construction des portefeuilles : une réduction de l’empreinte carbone d’au moins 50 % et une trajectoire de température inférieure à + 2 °C à l’horizon 2100. Ces objectifs concernent tous les fonds de la gamme.

Vous avez choisi la thématique de la biodiversité pour le premier lancement. Pour quelles raisons ?

La préservation de la biodiversité est un sujet majeur pour Federal Finance Gestion, qui a adhéré en 2021 à l’initiative « Finance for Biodiversity Pledge ». Par ailleurs, par son approche engagée, ce fonds rentre dans le cadre de l’épargne en faveur de la transition environnementale du groupe Crédit Mutuel Arkéa, en ligne avec ses objectifs d’entreprise à mission. Il était donc important pour nous de pouvoir proposer un produit sur ce thème.

De manière synthétique, la biodiversité s’impose comme le nouvel enjeu incontournable, au même titre que le changement climatique. Rappelons en effet que l’humanité utilise actuellement les ressources naturelles à un rythme 1,7 fois plus élevé que celui auquel les écosystèmes de la terre peuvent se régénérer. Les entreprises qui vont prendre rapidement ce virage en diminuant leur empreinte relative sur la biodiversité seront, à compétences identiques, les grandes gagnantes de demain, indépendamment de leur secteur d’activité. 

Pour notre fonds AIS Biodiversity First, lancé au mois de décembre dernier, nous sélectionnons environ 80 valeurs qui représentent la meilleure combinaison entre la limitation de l’empreinte sur la biodiversité et les perspectives de performances boursières à long terme. Le fonds affiche à tout moment une réduction de l’empreinte biodiversité d’au moins 50 % par rapport à l’univers actions de référence, un engagement pour retrouver un équilibre durable entre les activités humaines et la régénération des écosystèmes.