S’appuyant sur les points de vue de 130 investisseurs institutionnels et distributeurs qui gèrent collectivement 22 500 Md$ d’actifs, l’étude Invesco Global Systematic Investing Study 2023 constate que les investisseurs s’accordent de plus en plus sur le fait que l’investissement systématique peut les aider à faire face à des défis clés, tels que la volatilité et l’imperfection des données.
Selon cette étude, la moitié des investisseurs ont déjà intégré l’IA dans leur gestion systématique et ils s’attendent, de manière générale, à ce que l’IA révolutionne la gestion de portefeuille dans les années à venir. La majorité anticipe que l’IA sera au même niveau que l’analyse d’investissement traditionnelle d’ici dix ans, et 13 % estiment qu’elle prendra même une place plus importante. Les personnes interrogées ont déclaré exploiter l’IA pour mieux comprendre l’environnement de marché et identifier les évolutions macroéconomiques clés : 46 % utilisent l’IA pour analyser le comportement du marché, et 38 % l’utilisent pour l’allocation et la gestion des risques. Les investisseurs apprécient la capacité de l’IA à atténuer les biais cognitifs et à anticiper les imprévus. De leur côté, les distributeurs investisseurs plébiscitent l’IA pour une meilleure gestion des risques, ainsi que cité par 76 % des répondants, mais aussi pour sa capacité à s’adapter à l’évolution des conditions de marché (65 %). Toutefois, des défis subsistent : les distributeurs évoquent notamment le coût de sa mise en œuvre (64 %), la complexité et les variations d’interprétation des modèles d’IA (61 %) comme étant les principaux obstacles à l’adoption de l’IA. « Nous avons constaté que les distributeurs étaient préoccupés par la possibilité que l’IA prenne le dessus sur les stratégies de gestion traditionnelles », évoque Bernhard Langer, CIO, Quantitative Strategies chez Invesco.
Par ailleurs, l’étude d’Invesco révèle d’importantes variations régionales dans les attitudes à l’égard de l’IA et du NLP, les investisseurs de la région EMEA étant nettement plus sceptiques que leurs homologues de la région Asie-Pacifique et de l’Amérique du Nord. La majorité (51 %) des investisseurs de la région EMEA pensent que l’IA aura une place moins importante que les méthodes d’analyse traditionnelles dans dix ans, contre seulement (10 %) en Amérique du Nord et (7 %) en Asie-Pacifique. A l’inverse, seuls 4 % des investisseurs de la région EMEA pensent que l’IA supplantera les méthodes d’analyse traditionnelles au cours de cette période, alors qu’ils sont beaucoup plus nombreux en Amérique du Nord (19 %) et dans la région Asie-Pacifique (20 %).