« Nous avions un problème de taille pour adresser certaines typologies de clients, d’où l’idée de cette fusion pour accélérer le développement externe. L’objectif n’était pas de réduire les coûts, mais bien de créer des synergies. Nous avons vécu cette année en deux temps : une période de réorganisation et restructuration des process puis, à partir de juillet, le groupe est passé en mode développement, avec une nette accélération commerciale », explique Stéphane Cadieu, président du directoire d’Arkéa AM. 

L’ambition du nouvel ensemble est de parvenir à collecter 15 Md€ d’ici 2030 de façon organique. En 2025, cette collecte devrait se situer entre 3 et 4 Md€ (contre 5 Md€ l’an dernier). L’offre de gestion obligataire de Schelcher a attiré de nombreux flux  de même que les produits structurés, qui représentent environ la moitié de la collecte. 

Sur le plan commercial, Arkéa AM est organisé autour de deux équipes : une dédiée aux clients internes (réseaux, Arkéa Banque privée et Fortunéo) et une qui adresse les clients externes, principalement des institutionnels, mais aussi des banques privées et des CGP, auprès desquels le groupe connaît un fort développement ces dernières années, avec un triplement des encours. 

L’année est également riche en lancements de nouveaux produits. Et ce n’est pas fini : « dès la fusion, nous avons mis en place un dispositif destiné à favoriser l’innovation », précise Stéphane Cadieu. En octobre, l’équipe de gestion thématique a lancé officiellement son nouveau fonds sur la gestion des ressources en eau. Un fonds actions européennes avec une poche de positions longues et une poche long/short sera commercialisé prochainement et la gamme de fonds indiciels enrichie. Une stratégie de dette émergente devrait également compléter l’offre de gestion et, bien sûr, comme annoncé il y a quelques mois, le groupe va proposer un premier ETF actif sur les actions avec un angle social. « Nous avons fait le choix de lancer des ETF uniquement sur de nouvelles stratégies sur lesquelles il est possible d’avoir rapidement une taille d’encours significative, c’est-à-dire plusieurs centaines de millions d’euros ».

En attendant cette nouvelle offre, Arkéa AM s’est emparé du thème de la souveraineté européenne. « C’est un engagement fort du groupe Arkéa depuis un an. Nous avons travaillé longuement sur ce concept qui ne se résume pas à la défense. Quatre piliers ont été définis : la souveraineté géostratégique, la souveraineté alimentaire et logistique, l’information/éducation et recherche, la technologie et le numérique. Nous sommes convaincus que le secteur privé doit prendre le relais sur ces enjeux. Le fonds de dette privée France Souveraineté PME, en cours de déploiement, poursuit un double objectif puisqu’il vise également la création et la préservation des emplois en France. Un indice d’ancrage territorial a été créé pour suivre ces données ». Ce fonds, qui a bénéficié de 150 M€ de seed money de Suravenir, a un objectif cible de 250 M€. En gestion cotée, le fonds Arkéa Focus - European Economy (95 M€ d’encours à fin novembre) se focalise également sur les créations d’emplois en Europe, mais aussi sur la part des Capex qui y sont réalisés. 

Enfin, outre l’innovation, Arkéa AM a fait de l’international un de ses principaux axes de développement. Pour l’instant, les actifs gérés pour le compte de clients internationaux représentent moins de 10 % de l’encours global. Deux zones ont été définies comme prioritaires : le Benelux, où les stratégies absolute return et high yield rencontrent déjà un certain succès, et l’Italie, après la conclusion d’un accord avec un TPM local.