Quelques chercheurs ont étudié le rôle que les émotions pouvaient jouer dans la décision d’investir dans des fonds durables. Les professeurs Alexandre Garel (Audencia), Adrian Fernandez-Perez (Auckland University of Technology) et Ivan Indriawan (University of Adelaide) ont testé 2 théories concurrentes sur le rôle de l’humeur dans ce choix.
La première repose sur l’idée que les actifs durables sont généralement moins risqués. Il a été montré que les actifs considérés comme entièrement ou principalement durables surpassent les actifs moins durables en cas de crise, car les investisseurs les considèrent comme plus fiables et présentant moins de risques structurels, juridiques et de réputation. Cette théorie repose également sur l’idée qu’une humeur morose entraîne un comportement plus averse au risque. Ainsi, lorsqu’une personne est triste, déprimée ou en colère, elle aurait tendance à être plus prudente dans ses décisions d’investissement et à choisir des investissements à moindre risque.
Une deuxième théorie, contraire, repose sur l’idée qu’une humeur positive favorise les comportements prosociaux et un plus grand altruisme. Les investisseurs de mauvaise humeur auraient tendance à se concentrer sur eux-mêmes et moins sur les autres, et seraient moins susceptibles de choisir des investissements durables. Les investisseurs plus heureux, en revanche, pourraient se montrer plus altruistes et favoriser les investissements durables parce qu’ils profitent aux autres (par exemple, à la communauté, aux collègues de travail ou à l’environnement).
« Nos résultats suggèrent que, lorsqu’il s’agit d’investir dans des fonds communs de placement en actions durables, l’aversion au risque déclenchée par la mauvaise humeur est une cause plus probable d’augmentation des investissements que le bonheur potentiel lié à un comportement altruiste. Cela n’implique pas que la tristesse soit bonne pour l’environnement ou la société, mais plutôt confirme que les investisseurs considèrent les investissements durables comme une option plus sûre », a conclu Alexandre Garel.