Selon Schroders, les investissements liés au changement climatique et à la transition énergétique ont enregistré jusqu’à présent de solides performances face à la crise de Covid-19. Isabella Hervey-Bathurst, analyste, et Alexander Monk, analyste énergies renouvelables, ont identifié plusieurs tendances pouvant expliquer cette résilience. La première concerne le financement et le soutien politique plus adéquats par rapport aux récessions précédentes. Le deuxième point à retenir de ces six derniers mois est la résilience de la demande de technologies associées à la transition énergétique sur les marchés finaux. «Au début de la crise, l’impact d’un ralentissement économique et d’une récession prolongée sur l’emploi et l’inclination des consommateurs à dépenser était notre principale préoccupation. Cependant, nous avons globalement été surpris par la vigueur de la demande de technologies énergétiques propres. Ce phénomène est particulièrement manifeste sur le marché mondial des véhicules électriques, où les ventes d’hybrides rechargeables et de véhicules à batterie ont bondi, notamment en Europe, tandis que les ventes de véhicules traditionnels se sont effondrées», indiquent les deux analystes. Par ailleurs, Schroders rappelle l’importance des engagements pris par les entreprises en matière de décarbonation de leurs activités. La pandémie a également eu un effet secondaire positif sur les marchés de l’énergie, offrant un aperçu du mix énergétique de l’avenir tout en accélérant certaines tendances.
Parmi les autres tendances positives observées figure l’émergence de nouvelles technologies de transition énergétique. «Outre les innovations liées aux cathodes des batteries et la mise en place de nouveaux systèmes de stockage résidentiel, le regain d’intérêt pour l’hydrogène s’est révélé particulièrement impressionnant.»
Cependant, malgré toutes les évolutions positives de ces derniers mois, Schroders rappelle que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour respecter les engagements climatiques. «Concernant l’ensemble des progrès réalisés en vue de limiter le réchauffement mondial à 2 °C, il est à noter que, malgré le ralentissement massif de l’activité économique et l’évolution significative des comportements face au coronavirus, les émissions de carbone ne devraient diminuer que de 8 % selon l’Agence internationale de l’énergie. L’indicateur principal sur le tableau de bord du changement climatique de Schroders pointe toujours vers une hausse de température de 3,9 °C. Dans ce contexte, les véritables changement structurels doivent s'accélérer si nous voulons limiter l'impact du changement climatique.