Créé en 2016, le groupe Logical Pictures s’est lancé dans le financement audiovisuel, alors en pleine crise. « Avec le développement des plateformes, le financement du cinéma et des séries a été profondément chamboulé dans toute l’Europe, ce qui nous est apparu comme une opportunité pour entrer dans ce marché », explique Frédéric Fiore, cofondateur et président de l’entreprise.
Pour s’armer, il recrute des spécialistes de la production et de la distribution. L’année suivante, un premier fonds voit le jour, qui financera 20 films. « Nous nous sommes concentrés sur des films indépendants, de genre, et des premiers films », décrit Frédéric Fiore.
C’est fort de cette expérience réussie et d’une diversification du groupe sur la distribution et la production, que Logical Pictures a créé un second opus : Logical Content Ventures. Enregistré à l’AMF et accessible à partir de 100 000 euros, ce véhicule a pour objectif de lever 70 millions d’euros afin de financer 100 à 150 projets. Les investissements seront réalisés pour moitié en direct et pour moitié en co-investissements dans le portefeuille de Pathé.
Le Fonds européen d’investissement a placé un ticket de 25 millions dans le fonds, « une garantie de sérieux au vu des 14 mois de due diligences opérés par l’organisme », souligne Frédéric Fiore. La société cible par ailleurs les investisseurs institutionnels et les conseillers en gestion de patrimoine pour atteindre son but.
S’il ne dispose pas d’avantages fiscaux comme les Sofica, le fonds est éligible au dispositif de réemploi (150-0 B ter). « Nous n’avons pas non plus les contraintes d’investissement des Sofica, qui doivent cibler principalement des films d’auteur français et qui investissent des petits montants, précise Frédéric Fiore. De notre côté, nous préférons être le seul financier à bord et être de véritables partenaires du film. » De quoi s’assurer qu’il reste cohérent avec les attentes du marché.
En fin de vie du fonds (2031), le catalogue sera cédé avec un objectif de TRI de 12 à 14 %. « Le profil de risque du fonds ressemble plus à du growth qu’à du venture », estime Frédéric Fiore. En effet, en cas d’échec d’une production, de nombreux autres financements (subventions, etc.) permettent d’amortir la casse.