Depuis le mois de mai, les pays émergents sont sous pression. La perspective d’une remontée des taux aux Etats-Unis s’est traduite par une sortie massive des capitaux investis sur ces marchés, principalement sur les actions mais aussi sur la dette émergente, une classe d’actifs jusqu’alors très recherchée. Le rendement de la dette émergente reste attractif mais le risque est-il aujourd’hui suffisamment rémunéré ?
Après la crise de la dette souveraine en 2011, la dette émergente est apparue comme une alternative intéressante pour les investisseurs en quête de rendement et de diversification. C’est ce que confirme une enquête diligentée par Aberdeen AM auprès de 151 investisseurs institutionnels et distributeurs en Europe. Au sein du panel, 90 % des distributeurs déclarent consacrer 5 % de leurs investissements à cette classe d’actifs, qui a également gagné en taux de pénétration dans les portefeuilles des investisseurs institutionnels. Mais, depuis la réalisation de cette enquête au cours du deuxième trimestre, les marchés émergents connaissent un véritable trou d’air sur fond de perspective de réduction du quantitative easing aux Etats-Unis.
«Parallèlement aux retraits sur les marchés actions, il y a eu des sorties sur la dette souveraine en devises locales. Les craintes de remontée des taux américains ont incité les investisseurs à placer leur argent en dollars au détriment des devises locales. L’impact sur la dette émergente en dollars a, quant à lui, été plus limité. De façon globale, c’est la dette souveraine qui a le plus souffert et moins la dette corporate émergente», analyse Denis Girault, responsable de l’équipe dette émergente d’Union Bancaire Privée (UBP).
Un segment obligataire attractif
De son côté, Mara Dobrescu constate qu’«après une collecte nette de 30 milliards d’euros sur la dette émergente en 2012, il y a eu un revirement brutal avec 9 milliards d’euros de retraits nets sur le deuxième et le...