L’offre de fonds thématiques ne cesse de s’enrichir. Les enjeux démographiques, environnementaux ou les ruptures technologiques inspirent les gérants et séduisent les investisseurs.
«Les fonds thématiques ont fait plus que résister à la vague de décollecte qu’ont connue les fonds actions en 2019. Les actifs gérés par ces fonds ont augmenté de 25 milliards d’euros depuis le début de l’année. Certains fonds, comme ceux de Pictet ou Nordea, font même partie des gros succès en matière de collecte nette sur 2019 (hors effet de marché), avec une croissance des encours supérieure à 50 %», indique Jean-François Bay, directeur général de Quantalys.
Par rapport à des fonds purement sectoriels (banque, automobile, etc.), les fonds thématiques mettent en avant un positionnement diversifié sur plusieurs secteurs et plusieurs pays pour jouer des tendances structurelles de long terme (digitalisation de l’économie, vieillissement de la population, nouvelles habitudes de consommation, etc.). Ils sont donc plus lisibles et compréhensibles que des fonds généralistes sur une zone géographique ou un marché.
«Les fonds thématiques sont, par essence, des fonds globaux. Pour les sélectionneurs de fonds, la capacité de la société de gestion à couvrir un périmètre élevé de titres dans le monde entier est primordiale. Les maisons de gestion internationales sont donc privilégiées. Les boutiques spécialisées dans une thématique en particulier sont également crédibles et identifiées.» Le triptyque – thème + valeurs de croissance + gestion ISR – a été le «tiercé gagnant» pour beaucoup de fonds, que ce soit des fonds actifs ou des ETF. La dimension responsable renforce logiquement le côté durable des approches thématiques.
«Attention, pour les sélectionneurs de fonds, de ne pas tomber dans le piège des fonds “ripolinés” afin de surfer sur la tendance ! Une analyse des pondérations et des principales lignes du portefeuille permettra de détecter les faux fonds thématiques mais qui sont en fait de vrais fonds sectoriels (+ de 60 % sur un même secteur comme la tech) ou des fonds pays (+ de 60 % du portefeuille sur un seul pays comme les USA), conclut Jean-François Bay.