Alors que le mois de mai avait plutôt bien commencé, la perspective d'une réduction des mesures d'assouplissement monétaire aux Etats-Unis a jeté un froid sur les marchés. Les gains importants de performance ont cependant compensé une nouvelle fois la décollecte.
La dernière note mensuelle publiée par EuroPerformance - A Six Company indique que le marché des OPCVM de droit français a enregistré une nouvelle progression des encours (+ 0,5 %), qui s'élevaient fin mai à 782,1 milliards d'euros. Durant cette période, le marché a subi une nouvelle décollecte de 2 milliards d'euros, principalement sur les fonds actions, largement compensée par l'effet performance (6,2 milliards d'euros).
Les fonds de trésorerie ont enregistré une nouvelle baisse des encours. La tendance de ces derniers mois se confirme : les flux se concentrent sur les fonds les plus performants. Dans la catégorie trésorerie régulière, seul le premier quartile de performance affiche une collecte nette de 4,2 milliards contre une poursuite des rachats sur les autres quartiles. EuroPerformance - A Six Company souligne que le retour des investisseurs sur certains fonds a permis de limiter les sorties à 1,4 milliard d'euros sur cette catégorie. Par ailleurs, la recherche de meilleurs rendements continue de profiter aux fonds des catégories de trésorerie dynamique dont la collecte mensuelle s'est élevée à 1,2 milliard d'euros en mai. Les actifs de la catégorie trésorerie PEA sont restés stables sur le mois.
Les marchés obligataires ont quant à eux fortement réagi aux perspectives d'un ralentissement du quantitative easing. Les performances des fonds obligataires ont été négatives, notamment sur les fonds aux maturités longues. Paradoxalement, cette contre-performance s'est accompagnée d'un regain d'intérêt des investisseurs pour la classe d'actifs. La collecte a ainsi atteint 304 millions d'euros. EuroPerformance - A six Company note que les catégories de fonds obligations euro ont bénéficié de 157 millions d'euros de flux entrants, les investisseurs privilégiant les fonds de courte maturité et, en particulier, les fonds d'emprunts mixtes (privés/Etat). Les fonds obligations pays émergents ont collecté 77 millions d'euros en mai contre 21 millions le mois précédent. Les investisseurs ont mis un terme à leurs demandes de rachats de fonds obligations Europe et ont alloué 3 millions d'euros à cette catégorie. Enfin, les fonds d'obligations convertibles ont bénéficié d'un regain d'intérêt, la catégorie convertibles euro ayant rassemblé 36 millions d'euros de souscriptions.
En mai, les indices américains ont franchi de nouveaux plus hauts historiques, mais ont subi quelques séances de consolidation en fin de période. Malgré la hausse des principaux indices mondiaux, les rachats sur les fonds actions se sont poursuivis. La classe d'actifs a enregistré près de 1,4 milliard d'euros de flux sortants, emmenée principalement par les retraits en ETF. EuroPerformance - A Six Company indique que, depuis la fin du premier trimestre, ce sont près de 4 milliards d'euros qui ont été retirés des fonds actions. Seules les catégories de fonds actions Amérique et actions internationales ont bénéficié de quelques flux entrants, tandis que les retraits sur les fonds actions Europe ont atteint 1,3 milliard.
Par ailleurs, les fonds diversifiés continuent d'attirer des flux (216 millions d'euros en mai), les investisseurs privilégiant les fonds d'allocation mixte et, dans une moindre mesure, les stratégies à dominante taux.
En juin, les marchés sont restés volatils dans l'expectative du discours de Ben Bernanke. Ce dernier a indiqué le 20 juin que la Banque centrale pourrait envisager de réduire les rachats d'actifs d'ici à la fin de l'année si le taux de chômage redescendait autour de 7 % et d'y mettre un terme vers la mi-2014. Cette perspective a immédiatement eu des conséquences sur les marchés américains, avec des indices boursiers en baisse et des tensions sur les taux. Dans la foulée, de nombreuses positions sur les marchés émergents, déjà durement impactés depuis la mi-mai, ont été débouclées. Les investisseurs vont devoir désormais gérer la fin du quantitative easing et ses conséquences sur les marchés.