L’industrie de la gestion alternative doit s’adapter à un environnement en pleine mutation. Une situation que Lombard Odier Investment Managers cherche à tourner à son avantage, en proposant des stratégies alternatives différenciantes, visant à générer de l’alpha sur le long terme. Le point avec le CEO gestion alternative, Jean-Pascal Porcherot.

Vous avez identifié trois défis majeurs que l’industrie de la gestion alternative doit relever. Quels sont-ils ?
Elle doit tout d’abord faire face à la montée en puissance de la gestion passive. Ce terme recouvre tout un ensemble de réalités : les ETF, bien entendu, mais aussi les investissements des banques centrales sur les marchés d’actions. Les gérants discrétionnaires, devenus minoritaires sur les marchés d’actions, doivent tenir compte de tous ces flux, qui peuvent contrarier leurs stratégies.
En quoi l’essor du big data influence-t-il l’industrie ?
L’exploitation du big data et, plus généralement, des données alternatives, constitue un véritable avantage concurrentiel dans le cadre de l’analyse des entreprises. Il existe aujourd’hui une multitude de données qui, lorsqu’elles sont agrégées, permettent de se faire une meilleure idée des performances d’une société. Prenons un exemple : grâce aux données satellitaires, un gérant peut observer les parkings de supermarchés et, en fonction de leur taux de remplissage, en déduire les niveaux de ventes de l’enseigne, qui peuvent dépasser les estimations des analystes. C’est ce que l’on appelle le phénomène du «quantamental» («quant» et «fondamental»), qui permet d’aller plus loin dans la recherche en combinant les données fournies par les machines et l’analyse fondamentale menée par les gérants.
La concentration des investissements est également un sujet de préoccupation…
Les hegde funds dont la taille est inférieure à 500 millions de dollars ne représentent que 6 % des actifs. L’industrie est aujourd’hui concentrée dans des mégafonds qui se benchmarkent entre eux et ont donc tendance à tous réaliser les mêmes investissements. Ceci s’avère problématique dans un contexte de marché où la liquidité des titres tend à diminuer.