Inédite par sa nature et par l’ampleur du choc provoqué sur les marchés financiers, la crise du Covid-19 est également surprenante dans les réactions qu’elle suscite chez les investisseurs privés, comme nous l’explique Cédric Marc, fondateur du cabinet 3AO Patrimoine.
Depuis l’annonce du confinement, comment assurez-vous la continuité de votre activité et les relations avec les clients ?
Dès le 16 mars, notre équipe, composée de 15 personnes, était opérationnelle. Chacun est reparti avec ce qu’il fallait pour travailler de chez soi et suivre ses dossiers. Depuis cinq ans, l’intégralité de notre activité est gérée grâce à une GED (gestion électronique des documents). La digitalisation nous permet de répondre à toutes les demandes des clients. Or, depuis le 16 mars, les demandes sont nombreuses. A mi-avril, nous avons procédé à 212 opérations (arbitrages, versements complémentaires) et nous avons réalisé 27 nouvelles affaires, des prospects qui font désormais partie de nos clients. Le volume d’activité en mars a été aussi dense qu’un mois de décembre, le dernier trimestre étant généralement le plus important pour notre activité. La cohésion de l’équipe avant la crise a permis que tout se passe bien et que le back-office puisse gérer à distance plus de 200 opérations sur un mois.
Comment avez-vous appréhendé cette crise ?
Nous avons reçu énormément d’informations de la part des sociétés de gestion sur la crise, sur les marchés, sur l’impact macroéconomique, etc. Un de nos collaborateurs, responsable de la sélection de fonds, s’est chargé de synthétiser l’ensemble avec des fiches détaillées sur chaque fonds, facilitant ainsi les échanges des conseillers avec leurs clients. Personnellement, je me suis entretenu avec tous mes clients et j’ai pu leur faire part de mes convictions, notamment sur certains secteurs comme la technologie (de l’information et l’intelligence artificielle), la consommation interne chinoise ou la santé qui offrent des perspectives intéressantes dans le contexte.