Alors que le monde vient de traverser une crise inédite, l'Agence Option Finance a voulu connaître le sentiment de Jean-Pierre Grimaud, directeur général d'OFI AM sur la situation. Pour lui, la finance doit désormais s'engager au profit des générations futures.
Quel regard portez-vous sur l'évolution des marchés ?Mi-mars, si la chute des marchés a été spectaculaire, leur rebond l'a été presque tout autant. Chez OFI AM, nous estimons que cette reprise boursière a été peut-être trop rapide et nous nous attendons à une période de digestion, marquée par des sauts de volatilité. Pour que le rebond des marchés soit pérenne, il faut que l'économie mondiale retrouve son rythme de croisière, que les échanges internationaux repartent, etc. Or, de nombreuses entreprises ont été très fragilisées par cette crise sanitaire mondiale que nous avons traversée, qui a conduit à l'arrêt brutal de l'activité d'un grand nombre pendant la période de confinement et à ce titre, on peut craindre une vague de faillites et que la reprise économique qui s'amorce soit moins vigoureuse qu'attendu.
Comment percevez-vous l'avenir ?
Les banques centrales et les pouvoirs publics ont réagi avec célérité à la crise en déversant des milliards d'euros de liquidité sur les marchés. Pour autant, le monde est selon moi à un tournant. Soit nous continuons à consommer, produire et épargner comme avant, soit nous prenons résolument le virage d'une économie plus responsable, plus réfléchie qui intègre les enjeux sociaux et de la transition énergétique afin de protéger les générations futures. L'Europe doit se recentrer sur ses points forts et retrouver une certaine forme d'indépendance. Il y a cinq ans, personne n'aurait pu imaginer la mise en place quasi généralisée du télétravail. Plus globalement, la crise a...