Funds a interviewé David Ganozzi, gérant de fonds d’allocation d’actifs chez Fidelity International, sur les risques qui pèsent sur les marchés en ce début d’année. Le gérant conserve une vue constructive sur les actifs risqués et les actions.
Ce début d’année chaotique sur les marchés vous a-t-il conduit à revoir votre allocation d’actifs ?
David Ganozzi, gérant de fonds d’allocation d’actifs, Fidelity International : Notre allocation d’actifs n’a pas changé ces dernières semaines. Nous pensons que la croissance économique devrait poursuivre sur le même rythme dans les pays développés. Les nouvelles en provenance de la zone euro et du Japon confirment le retour à la croissance de ces économies. Aux Etats-Unis, la croissance plafonne mais, malgré les problèmes liés au secteur pétrolier, elle résiste assez bien. La situation des pays émergents n’est, quant à elle, pas nouvelle. Reste la Chine mais notre scénario n’est pas celui d’un atterrissage violent de la croissance ni d’une situation qui pourrait faire basculer l’économie mondiale en récession. Dans ce contexte, nous conservons une vue constructive sur les actifs risqués et les actions.
Les actions ne sont-elles pas trop chères ?
David Ganozzi : Si les niveaux actuels de valorisation ne sont pas particulièrement attractifs, ils ne sont pas pour autant déraisonnables. Il n’y a pas de bulle sur les marchés actions. Aux Etats-Unis par exemple, après avoir rebondi en octobre, le S&P 500 est revenu sur ses points bas d’août dernier.
Quels sont les principaux risques qui pèsent sur les marchés ? Sont-ils exagérés ?
David Ganozzi : La baisse du prix du pétrole est une source d’inquiétude, notamment parce que ce secteur a un certain poids aux Etats-Unis. Cependant, il ne s’agit pas d’un problème de demande mais d’offre. Le niveau actuel est plutôt une bonne nouvelle pour les pays développés et pour les pays émergents importateurs de matières premières. La corrélation à la baisse du prix du pétrole et des marchés actions est plutôt surprenante. Elle s’explique sans doute par un excès de stress sur les marchés.