Depuis le début de l’année, de nombreuses opérations de fusions-acquisitions rythment l’actualité. Cette dynamique devrait se poursuivre. Au-delà des stratégies d’arbitrage mises en œuvre dans les fonds alternatifs, des gérants de conviction misent sur des cibles potentielles ou des secteurs en consolidation.
"L'année 2014 a été marquée par un retour des méga deals et une reprise forte des opérations de fusions-acquisitions, renouant avec des niveaux proches de l’année record 2007. L’année 2015 devrait suivre la même direction. Les conditions macroéconomiques sont favorables. La dépréciation de l’euro, le faible cours du baril, le quantitative easing, les liquidités abondantes disponibles sur le marché sont autant de signaux positifs pour 2015, qui visent à redonner de la confiance et à dynamiser le marché", indiquait en mars dernier Sami Rahal, associé responsable Financial Advisory chez Deloitte. L’actualité lui donne raison, les annonces se multipliant ces dernières semaines : le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell a fait une offre amicale sur le britannique BG, l’américain FedEx achète le groupe néerlandais TNT Express, Norbert Dentressangle passe également sous pavillon américain tandis que, dans la distribution, Ahold et Delhaize ont repris des discussions en vue d’un rapprochement.
Le montant des opérations de fusions-acquisitions s’est élevé à 394 milliards de dollars aux Etats-Unis sur le premier trimestre et à 232 milliards en Europe, des niveaux qui n’avaient plus été atteints depuis 2007. Pour Arnaud d’Aligny, gérant du fonds Sycomore EuroCap, tous les éléments sont réunis pour une poursuite du mouvement : «Une pertinence stratégique pour les acquéreurs dans un environnement de croissance molle, des niveaux de valorisation propices aux transactions, des conditions de financement très avantageuses et, enfin, un degré de confiance plus élevé des dirigeants depuis un an.»