Au carrefour des enjeux climatiques, sociaux et de préservation de la biodiversité, la thématique de l’eau est l’une des plus anciennes adressées par la gestion d’actifs. Post-covid, elle a bénéficié de flux importants et, si elle n’a pas échappé à la décollecte de la gestion thématique l’an dernier, la régularité des performances sur la durée lui assure un socle résilient d’investisseurs aussi bien privés qu’institutionnels. Une vingtaine de fonds et d’ETF permettent aujourd’hui de profiter d’un timing favorable pour s’exposer à ce thème dont l’écosystème s’est enrichi progressivement et intègre désormais une dimension technologique importante.
« Sécheresses ou inondations, conflits des usages, pollution des nappes phréatiques, envolée des prix… Nous sommes 60 ans après la toute première loi sur l’eau de 1963. En prenant en compte les travaux et les réflexions engagés ces dernières années, le moment est venu de consacrer aux enjeux stratégiques liés à l’eau une grande conférence nationale, pour agir », a annoncé Michel Barnier dans son discours de politique générale, le 1er octobre. La prise de conscience des enjeux liés à l’eau ne date pas d’hier. Depuis des décennies, Etats et organisations internationales alertent à la fois sur la raréfaction de l’eau potable, mais aussi sur sa répartition inégale dans le monde, une source potentielle de conflits.
La croissance démographique dans les pays émergents, l’accélération de l’urbanisation – la part de la population mondiale vivant dans des zones urbanisées devrait passer de 20 % en 1950 à 70 % en 2050 – ainsi que le vieillissement des infrastructures liées à l’eau dans les pays développés créent de nombreux déséquilibres entre la demande et l’offre, accentués par le changement climatique. Or, si 70 % de la planète est couverte d’eau, moins de 1 % est potable. Une étude publiée en février dernier par Candriam (Paint It Blue - Comment faire face à la crise mondiale de l’eau) pointe deux chiffres pour illustrer l’ampleur du problème : une demande totale en eau qui ne cesse d’augmenter et devrait atteindre 6 800 km3 en 2050, alors que l’approvisionnement annuel durable en...