Le marché français de la gestion d’actifs a évolué en dents de scie en 2016 alors que les encours sous gestion continuent de progresser en Europe. Les sociétés de gestion s’organisent pour profiter de la dynamique de certains marchés étrangers.
Depuis plus de cinq ans, la France est largement distancée par d’autres pays européens en matière de collecte. En 2015, elle s’est classée bien loin derrière l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Espagne. Le marché français a certes renoué avec une collecte positive, grâce aux fonds monétaires principalement, ce qui ne permet cependant qu’à quelques grandes maisons de tirer leur épingle du jeu en 2016.
«Avec la baisse tendancielle des niveaux frais de gestion, l’environnement très concurrentiel et un marché institutionnel en berne, les sociétés de gestion sont conduites afin de préserver leurs marges à explorer plusieurs voies : concentration, diversification vers le retail ou encore évolution du modèle économique en s’appuyant sur l’innovation technologique. L’internationalisation de la collecte fait bien sûr partie des priorités», note Pascal Koenig, associé chez Deloitte.
Les sociétés de gestion françaises l’ont bien compris : la conquête des marchés hors de l’Hexagone constitue une étape clé. Elles ont ainsi, depuis 2014, déployé des moyens financiers et humains pour attaquer de nouveaux marchés. Face à la difficulté de vendre à la clientèle internationale des fonds de droit français, elles ont le plus souvent opté pour l’enregistrement des fonds au Luxembourg et en Irlande. Cette stratégie s’est avérée payante pour Carmignac ou, plus récemment, pour DNCA Finance, deux structures qui collectent plus sur leur sicav luxembourgeoise que sur les fonds de droit français.
Renforcer l’attractivité des fonds français
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