Quel est votre point de vue sur le marché des actions européennes ?
Stéphane Nieres-Tavernier : Depuis la fin de l’année dernière, nous pensions que les marchés actions de la zone euro, et plus particulièrement les valeurs à dividende et les valeurs impactées par les gestions indicielles, allaient bénéficier de la mise en place par la Banque centrale d’un programme de quantitative easing (QE), ce qui a été le cas. La valorisation des marchés actions est maintenant équivalente à 16 fois les bénéfices sur les 12 prochains mois. Si elle est haute, son niveau ne nous semble pas trop excessif par rapport aux années précédentes, et surtout par rapport à ce qui était en vigueur dans la deuxième moitié des années 1990. De plus, nous considérons que les anticipations des analystes sont trop pessimistes par rapport à l’environnement actuel. Elles n’intègrent pas encore par exemple l’impact de la baisse de l’euro sur les résultats des entreprises. De notre point de vue, la valorisation réelle est plus proche de 15 fois les bénéfices.
Comment sélectionnez-vous les valeurs ?
Stéphane Nieres-Tavernier : Notre méthode, la méthode Best Business Models, s’applique à plusieurs fonds : un fonds actions européennes (Great European Models), un fonds actions zone euro (Best Business Models), mais aussi un fonds 100 % flexible (BBM V-Flex). Nous sommes une équipe de quatre gérants à la mettre en œuvre. Nous analysons le marché en classant les valeurs en quatre catégories de business models : les business models en croissance rapide et en croissance mature, qui s’apparentent aux valeurs dites de croissance, d’un côté, et les business models en recovery et en transition de l’autre, qui s’apparentent davantage aux valeurs dites «value».