La rédaction de Funds Magazine a interrogé Bernard Aybran, directeur de la multigestion d'Invesco Asset Management. Il revient pour nous sur le comportement passé et à venir des valeurs value.
Est-ce encore efficace de gérer en fonction du style des fonds en 2015 ?
Bernard Aybran, directeur de la multigestion, Invesco Asset Management : Dans nos portefeuilles, nous essayons de mixer en permanence des gérants qui ont un style différent. Nos gérants scrutent plutôt la croissance des bénéfices à moyen terme, alors que la gestion value parie sur un retournement vers une valorisation moyenne grâce à un catalyseur. Mais, en général, personne n’est capable de percevoir le bon catalyseur à l’avance, si bien que nous ne cherchons pas vraiment à investir dans ce style. Une action bon marché peut le rester très longtemps. En outre, le style value implique des cycles un peu longs pour nous. Par ailleurs, depuis quasiment deux ans, la hausse des marchés occidentaux s’explique beaucoup plus par une hausse des valorisations que par une augmentation des bénéfices. Et les valorisations qui montent le plus concernent des valeurs, comme celles de la santé, qui étaient déjà chères précédemment. C’est l’un des paradoxes de ce marché. Il me semble que beaucoup d’investisseurs viennent par défaut sur le marché des actions.
Comment vont se comporter les valeurs value en cas de consolidation du marché ; ne deviennent-elles pas défensives ?
Bernard Aybran : Les valeurs value des secteurs de l’énergie, des mines ou de l’industrie sont souvent des entreprises très cycliques, on peut donc imaginer qu’elles vont souffrir davantage que le reste de la cote en cas de consolidation. En revanche, le rendement du dividende des actions européennes est relativement intéressant, car il se situe entre 3 % et 3,5 % en moyenne. Les rendements les plus attrayants se situent dans les services...