L’environnement des petites structures de gestion s’est complexifié ces dernières années. La concurrence accrue en matière d’offre de gestion et des barrières réglementaires plus exigeantes les contraignent à être plus solides dès la création, alors que les capitaux pour démarrer une activité ou lancer un nouveau fonds sont de plus en plus difficiles à trouver. A cela s’ajoute la problématique du référencement sur les plateformes, véritable parcours du combattant qui peut pendre plusieurs mois. Certaines sociétés de gestion parviennent cependant à relever ces nombreux défis.
Franchir le cap du milliard d’euros d’encours, c’est le défi que tentent de relever les sociétés de gestion entrepreneuriales créées ces dernières années. «Ce seuil est important, car il entraîne une accélération de la croissance, permet une meilleure ouverture à l’international ainsi que la diversification de la clientèle. Avec 1 milliard d’euros d’encours, il est plus facile de discuter avec des investisseurs institutionnels», explique Stanislas Bernard, président du directoire de Twenty First Capital. Il n’y a cependant pas de règle prédéfinie en matière de développement. Certaines jeunes sociétés de gestion telles que KeyQuant ou Focus AM se sont d’emblée développées grâce à une clientèle très internationale. Ces sociétés proposent souvent des solutions d’investissement différenciantes ou des stratégies alternatives encore peu prisées par la clientèle française.
D’autres démarrent avec des fonds provenant d’investisseurs institutionnels – ce qui est de plus en plus rare aujourd’hui – ou de la clientèle privée comme dans le cas de Constance Associés. Les groupements de CGP, souvent friands de nouveautés à proposer à leurs clients, apportent parfois les fonds nécessaires à l’amorçage d’un fonds ou au démarrage d’une société de gestion. Certaines structures récemment créées ont d’ailleurs développé des services sur mesure pour les CGP. C’est le cas d’Amaïka, qui a récemment fusionné avec Cedrus AM et 360Hixance AM pour donner naissance à Sanso. Les rapprochements entre petites structures sont ainsi une des voies explorées par les asset managers pour atteindre la taille critique, attirer de nouveaux clients et mutualiser les coûts.