La baisse de la rémunération des emprunts d’Etat et plus généralement de l’ensemble des segments obligataires inquiète de plus en plus les compagnies d’assurances. Le Bund, toujours considéré comme valeur refuge, offre maintenant un rendement de 0,89 % sur l’emprunt à dix ans. Quant à celui de l’OAT de même échéance, il s’inscrit faiblement à 1,20 %. Comment, dans ces conditions, concilier sécurité et rentabilité à un contrat d’assurance vie en euro toujours privilégié par les épargnants français ?
Le lancement prochain des contrats d’assurance vie euro croissance pourrait permettre de sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent investisseurs et gestionnaires. En effet, les normes Solvabilité II durcissent sensiblement l’environnement réglementaire en relevant les exigences de fonds propres des compagnies d’assurances lorsqu’elles investissent en actifs dits risqués comme les actions. Mettant en œuvre une gestion actif/passif de nature à limiter le plus possible les aléas et à disposer à tout moment, quel que soit le comportement du marché financier, d’un portefeuille permettant de faire face à leurs engagements de liquidité et de rémunération, les compagnies d’assurances dévoilent leur réponse. «Aujourd’hui, les performances des fonds en euro diminuent et les contraintes de la garantie à tout moment sont trop importantes en termes de gestion d’actifs pour améliorer les performances, reconnaît Rodolphe Plouvier, directeur des opérations d’assurances chez Generali. L’arrivée du fonds euro croissance apporte vraiment la bouffée d’oxygène dont investisseurs et assureurs ont besoin pour pouvoir diversifier leur épargne au sein d’un même contrat, et la répartir entre euro, unités de compte et maintenant euro croissance.»
Principe de réalité
Toutes les parties prenantes n’évoluent pas au même rythme. Les compagnies d’assurances ont quant à elles clairement pris le parti d’accepter le principe de réalité. «La période de taux d’intérêt trop bas, en deçà des moyennes historiques, peut durer...