Selon une nouvelle analyse de l’organisation à but non lucratif CDP et du cabinet de conseil en stratégie Oliver Wyman, les entreprises du G7 ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris avec les émissions actuelles. Les entreprises des pays du G7 sont actuellement sur la voie d’un réchauffement climatique de +2,7 °C. Le rapport souligne qu’au regard des objectifs actuels de réduction des émissions fixés par les entreprises, aucun pays membre du G7 ne dispose d’un secteur en voie de décarbonisation assez rapide leur permettant de s’aligner sur l’objectif de réchauffement climatique à +1,5 °C. La dernière étude CDP/Oliver Wyman montre qu’au sein du G7 les entreprises allemandes et italiennes ont les objectifs les plus ambitieux en matière de réduction des émissions de GES, les positionnant sur une trajectoire de réchauffement climatique moyenne à +2,2 °C, devant les entreprises françaises (+2,3 °C), anglaises (+2,6 °C) et américaines (+2,8 °C). Les entreprises canadiennes sont, quant à elles, en queue de peloton, avec des objectifs menant à un réchauffement à +3,1 °C en moyenne.
L’analyse, qui se fonde sur les indices de température du CDP, montre une surperformance claire et constante des entreprises européennes sur leurs homologues nord-américaines et asiatiques, tous secteurs confondus. Le secteur de l’électricité en Europe, par exemple, est en avance sur tous les secteurs au niveau mondial, avec une trajectoire de réchauffement climatique à +1,9 °C. À titre de comparaison, les entreprises nord-américaines sont à +2,1 °C et les entreprises asiatiques à +3 °C. Les objectifs fixés par ce secteur en Europe sont beaucoup plus ambitieux, avec environ 80 % des émissions ciblées par un objectif de réchauffement climatique limité à +2 °C, voire inférieur.
« À l’heure où le système financier s’engage pour accélérer la transition vers une économie Net Zéro et cherche à orienter les capitaux vers les entreprises et les secteurs à l’avant-garde d’une économie décarbonée, les émissions, les objectifs et les plans de transition des entreprises vont de plus en plus faire l’objet d’un examen minutieux et approfondi par leurs différentes parties prenantes – investisseurs, créanciers, consommateurs, autorités locales comme grand public, et dont la communication va être rendue obligatoire dans un nombre grandissant de juridictions », indique Marc Boilard, Partner, responsable practice climat & développement durable au sein du cabinet Oliver Wyman.