Malgré des vents adverses, la boutique spécialisée dans les actions émergentes a réussi à limiter les dégâts l’an dernier : les rachats nets s’élèvent à 15 M€ contre une décollecte de 158 M€ en 2022.
Les encours se sont stabilisés autour de 1,15 Md€ après avoir connu un plus haut à 1,8 Md€ en 2021 : « les investisseurs sont restés fidèles l’an dernier malgré des performances décevantes » note Michel Audeban, co-fondateur et directeur général de Gemway. Sans surprise, les rachats ont concerné les fonds GemAsia mais surtout GemChina, la Chine étant pour la majorité des investisseurs et des allocataires d’actifs la plus grande déception de 2023.
« Depuis le début de l’année, nous constatons un timide retour des flux sur GemEquity et GemChina de la part de quelques investisseurs institutionnels. L’exposition aux marchés émergents n’a jamais été aussi faible alors qu’ils représentent 80% de la croissance mondiale des dix dernières années ». La Chine reste un sujet de préoccupation majeure, la liquidation du géant de l’immobilier Evergrande risquant de stopper le timide regain d’intérêt des investisseurs ces dernières semaines mais les marchés émergents recèlent de belles opportunités. « En Inde, tous les indicateurs sont au vert, rappelle Michel Audeban. Les idées de croissance ne manquent pas dont certaines à des valorisations encore raisonnables. Idem au Brésil et au Mexique qui devraient par ailleurs profiter de la baisse des taux américains ». Gemway espère aussi attirer l’attention des investisseurs sur le fonds GemBond (13 M€ d’encours) investi en obligations souveraines libellées en dollar. « Sur le segment de la dette souveraine émergente, la région Amérique latine pèse presque autant que l’Asie et, ces dernières années, beaucoup d’émissions proviennent des pays du Golfe. Nous avons de l’intérêt pour cette stratégie, dont la part euro est totalement couverte, de la part de quelques banques privées, family offices et sociétés de gestion en France et à Monaco ».