Une quarantaine d’investisseurs institutionnels européens interrogés par Novethic en 2013 affirment appliquer une politique d’investissement responsable à leur gestion indicielle. «L’intégration de critères ESG dans la gestion indicielle porte sur des volumes très modestes mais a d’ores et déjà généré des innovations intéressantes. Elle a notamment conduit des investisseurs institutionnels à construire leurs propres indices, témoignant de la capacité de l’investissement responsable à modifier en profondeur des modèles financiers», indique les auteurs d’une étude publiée en février : «Réconcilier investissement responsable et gestion indicielle».
Novethic n’a recensé que six fonds ISR, sur plus de 300 distribués sur le marché français, utilisant un indice ISR comme benchmark pour mesurer leurs performances financières. Portés par des Bourses ou par les principaux promoteurs mondiaux d’indices boursiers, ces indices ne séduisent pas les investisseurs qui ne les utilisent pas pour faire de la gestion. Ces derniers continuent de mesurer les performances de leurs démarches d’investissement responsable à celles des benchmarks classiques.
Les résultats de l’enquête menée en 2013 par Novethic auprès de 160 grands investisseurs institutionnels européens montrent que certains d’entre eux ont déjà initié des démarches, remettant en cause l’idée selon laquelle la gestion indicielle et la prise en compte de critères ESG sont incompatibles. En effet, 45 % des investisseurs interrogés ayant recours à la gestion indicielle affirment appliquer une stratégie d’investissement responsable à ce type de gestion. Parmi les exemples cités par Novethic, l’ERAFP qui a choisi en 2009 de créer ses propres indices de sélection best-in-class en collaboration avec l’EDHEC-Risk Institute. L’univers des titres des deux indices FTSE EDHEC-Risk ERAFP SRI Index, l’un pour les grandes capitalisations, l’autre pour les petites, est défini par l’ERAFP sur la base des notations extra-financières de Vigeo. L’ERAFP a souhaité construire ces indices selon une approche différente des indices traditionnels par capitalisation, afin d’obtenir de meilleures performances financières. En effet, le poids des titres dans l’indice n’est pas déterminé par leur capitalisation, calcul qui tend à réduire la diversification des indices, mais par leur couple rendement/risque. L’ERAFP s’est également attaché à sélectionner des gérants capables de voter sur ces mandats.