De cette étude intitulée ESG investing : a global investor survey, réalisée auprès de 12 000 investisseurs privés dans 12 pays différents en Europe et en Asie, AXA IM tire la conclusion que les séquelles de l’année 2022 sont toujours bien visibles en matière d’investissement responsable.
En France, les mauvaises performances des fonds durables en 2022 ont également eu un impact très négatif sur l’esprit des épargnants. Alors qu’en 2021, 48 % des épargnants déclaraient attendre une surperformance des fonds ESG par rapport aux fonds traditionnels à profil de risque équivalent, ils ne sont plus que 36 % en 2023.
Même si les flux vers les fonds ESG sont positifs sur le segment des particuliers, l’enquête met en évidence un sentiment de déclin des investissements ESG chez les épargnants. Seuls 22 % d’entre eux ont déclaré détenir des fonds qui pourraient être catégorisés comme éthiques ou ESG alors qu’ils étaient 26 % en 2021. Et parmi ceux qui ne sont pas détenteurs de fonds ESG, seuls 28 % ont déclaré qu’ils envisageaient d’en ajouter à leurs portefeuilles dans le futur, un chiffre qui est resté stable depuis 2021. Les raisons pour lesquelles ces derniers sont réticents à investir dans l’ESG peuvent sembler préoccupantes : 27 % ne pensent pas qu’ils auront un retour sur investissement significatif (+ 9 points de pourcentage comparé à 2021). 24 % pensent qu’investissement et durabilité ne vont pas de pair (+ 8 points de pourcentage comparé à 2021).
Cette étude vient rappeler à quel point la performance est clé dans le choix d’un support d’investissement. « 2022 a été une année très délicate pour les fonds ESG et nous pouvons facilement comprendre pourquoi ceci a marqué l’esprit des épargnants. Mais nous pensons qu’il y aura toujours des périodes à court terme où les rendements seront plus faibles. Sur le long terme, nous pensons que les preuves sont suffisamment nombreuses pour démontrer que l’ESG est une approche d’investissement efficace.
Les entreprises qui émettent peu de carbone ou mettent en œuvre des plans de transition crédibles, qui sont socialement responsables et qui affichent les meilleures pratiques de gouvernance sont susceptibles de surperformer leurs pairs et d’améliorer le profil de risque des portefeuilles. C’est un message que nous devons transmettre aux épargnants. », a rappelé Gilles Moëc, chef économiste du Groupe AXA, responsable du Responsible Investment Centre et de la recherche d’AXA IM.
Les contre-performances de l’année 2022 ne sont pas le seul problème mis en avant par l’étude d’AXA IM. Le manque d’éducation et d’information sur l’investissement responsable reste un obstacle : à peine 30 % des sondés ont entendu parler du terme ESG ! Pour autant, l’étude conclut que l’avenir de l’investissement responsable n’est pas compromis, une grande majorité des facteurs ESG étant considérés comme importants pour les particuliers.