Une œuvre d’art est-elle un produit d’épargne comme un autre ? C’est la question que pose la Fédération nationale Caisse d’Epargne dans son dernier numéro de Regards sur l’Epargne. A l’échelle mondiale, le marché de l’art représente un volume moyen de 51 milliards d’euros de transactions annuelles sur la période 2009 à 2020. Ce marché n’est pas à l’abri des crises, comme l’ont démontré la crise financière (– 36 % de ventes en 2009) et, plus récemment, la crise sanitaire (– 22 % en 2020). Avec un montant moyen par œuvre de 1 380 euros, il s’agit d’un marché plus accessible qu’il n’en a la réputation.
L’achat d’une œuvre d’art doit avant tout rester guidé par le plaisir ou l’émotion que sa contemplation procure. Ce qui n’exclut pas que, à terme, cet achat se révèle être un placement judicieux. Une enquête d’Art Economics, réalisé sur un panel de 2 569 collectionneurs dans dix pays, fait ressortir les motifs financiers comme étant « très importants » – et aussi importants que les motifs esthétiques – pour 70 % des collectionneurs français à hauts revenus. Cette proportion s’élève à 80 % en Allemagne et à 53 % à Hong Kong.
Le marché de l’art n’est pas simple à appréhender, il est donc préférable d’être accompagné.
Comme le rappelle Regards sur l’Epargne, « contrairement aux titres boursiers homogènes, fongibles et cotés en continu, les œuvres sont uniques et le marché de l’art est peu liquide. La revente des œuvres peut ainsi être difficile ». La plateforme de vente en ligne Artprice évoque ainsi un taux d’invendus de 34 % en 2020 pour les ventes aux enchères publiques, ce taux variant entre 34 % et 50 % depuis 2010. « L’information sur les prix est en outre imparfaite : une partie des ventes n’est pas publique et la valeur fondamentale des œuvres est difficile à appréhender, du fait de son caractère subjectif et de l’absence de dividendes. L’existence de cotes et d’indices permet de réduire l’incertitude et d’ancrer les anticipations de prix, mais n’embrasse pas la totalité du marché. »
Il est possible d’acheter des œuvres d’art en ligne, auprès de galeristes ou lors de ventes aux enchères mais il existe aussi des fonds d’investissement en art qui permettent de réaliser des placements sans détenir directement des œuvres. « Ces investissements sont appréhendés par l’Autorité des marchés financiers (AMF) comme des placements “atypiques”, qui n’apportent pas de flux de revenus réguliers et dont ni le rendement ni le capital ne sont garantis.