Dans le cadre de la loi Industrie verte (LIV), la filiale de gestion d’actifs de La Banque Postale vient de lancer LBPAM Private Opportunities, un fonds ayant le label Eltif 2.0. En parallèle, le groupe se dote d’un nouveau pôle d’expertise pour accompagner les besoins des clients sur le non coté. Explications d'Irène d’Orgeval, directrice du pôle Capital Solutions et Peter Arnold, directeur de LBP AM European Private Markets.
« La version actuelle du label Eltif a été assouplie, que ce soit en termes de ratio de concentration, de diversification ou d’actifs éligibles. La grande nouveauté réside dans l’absence de seuil minimum, ce qui permet un accès plus large aux marchés privés. C’est, selon nous, un gage de succès et probablement le meilleur outil pour favoriser l’accès au non coté pour les particuliers », expliquent Irène d’Orgeval, directrice du pôle Capital Solutions et Peter Arnold, directeur de LBP AM European Private Markets. Le fonds LBPAM Private Opportunities est très diversifié en termes d’equities et de dettes pour parvenir à un profil de risque médian – 4 sur 7 –, correspondant à un portefeuille équilibré. Il est également bien diversifié avec une combinaison de secteurs d’entreprises et de secteurs d’infrastructures. « Comme l’autorise le label Eltif 2.0, nous avons privilégié une approche de fonds de fonds, qui donne au retail l’accès à des stratégies habituellement réservées à des professionnels et nous permet de combiner des gérants ayant des idées et des styles différents, ainsi que plusieurs millésimes. Cela nous permet par ailleurs de rehausser notre profil de liquidité ou, en tout cas, de nous assurer de distributions récurrentes pour offrir une liquidité trimestrielle ».
En vitesse de croisière, et si tout se passe dans la hiérarchie des rendements attendus, le fonds devrait être exposé à 55 % sur les equities entreprises et infrastructures, 20 à 25 % sur la dette privée et 20 à 25 % sur des instruments de trésorerie pour assurer la liquidité. Pour toutes les expertises equities, l’équipe aura recours à 100 % à des fonds externes, tandis que sur la dette privée, elle pourra s’appuyer sur l’expertise développée en interne depuis 12 ans. « Nous avons une hypothèse assez conservatrice de rendement cible : environ 11 % sur les equities, 5,5 % sur la dette privée et 2,5 % sur les instruments de trésorerie. Le rendement net de frais du fonds devrait se situer autour de 6 % ».
Accessible à partir de 100 euros dans l’assurance vie et l’épargne retraite, LBPAM Private Opportunities est déjà disponible pour la clientèle du réseau LBP, et en cours de référencement chez les assureurs. L’encours est actuellement de 15,3 M€, mais le groupe a un objectif de collecte de 150 à 200 M€ en interne. « Notre point fort sera d’arriver en distribution externe avec une certaine taille et des fonds à investir bien identifiés ».
En parallèle de ce lancement et quelques jours après avoir annoncé la création d’une marque dédiée, LBP AM European Private Markets, pour sa plateforme d’actifs privés européens, LBP AM annonce aussi la constitution d’un nouveau pôle d’expertise baptisé Capital Solutions. Déjà à l’initiative de ce premier fonds Eltif 2.0, ce pôle part des besoins de la clientèle wealth ou institutionnelle pour cibler les bonnes expertises internes à leur proposer et mettre à leur disposition son savoir-faire maison en matière de sélection de gérants. « Nos compétences ESG nous permettent également d’offrir une intensité différenciée en fonction des besoins du client ». Capital Solutions a vocation à concevoir et gérer des solutions d’investissement quelles qu’elles soient, du multi-asset sur les marchés privés ou centrées sur une seule classe d’actifs, mais avec un produit hybride ou un combo public-privé. « En plus du fonds que nous venons de lancer, nous voulons continuer à répondre à des problématiques de clients plus sophistiqués, ayant plus de connaissances sur les marchés privés et capables d’investir soit sur des thématiques, soit sur des produits purement equity. Nous travaillons actuellement sur une offre à destination d’une clientèle haut de gamme et sur le développement d’une offre sous forme de mandats pour des clients institutionnels ayant peu de capacités en interne (mutuelles, caisses de retraite, etc.) et qui ont besoin de continuer à s’exposer à ces marchés ».