Malgré la crise du Covid-19, les conseillers en gestion de patrimoine restent confiants dans l’avenir. Ainsi, 58 % des 262 CGP interrogés par Kantar à l’occasion de la quatorzième édition du baromètre du marché des CGP de BNP Paribas Cardif se disent sereins pour leur activité. Cependant, la donne diffère selon la taille du cabinet, les toutes petites structures étant plus inquiètes que les cabinets de trois personnes ou plus. Mieux, questionnés sur leurs perspectives de développement à cinq ans, 82 % des CGP estiment qu’elles sont assez ou très importantes.
La profession sort en effet renforcée de cette crise, grâce à la forte présence des CGP «sur le pont» au cœur du confinement. Parmi les mesures prises pour faire face à la crise, 90 % des répondants indiquent avoir cherché en priorité à rassurer et à accompagner leurs clients, d’autant que ces derniers se sont montrés plutôt inquiets (60 %) et davantage demandeurs de contacts (52 %). Mais 85 % des CGP soulignent aussi avoir renforcé l’utilisation des outils digitaux afin de faciliter la gestion à distance de leur activité et la communication avec leurs clients. «Avant la crise, le recours à ces outils restait très diversifié selon l’appétence du CGP, la taille du cabinet… Nous avons fait un bond dans ce domaine et gagné quatre à cinq ans en matière de digitalisation des opérations. Il n’y aura pas de marche en arrière», souligne Pascal Perrier, directeur réseaux CGP, courtiers & e-business de BNP Paribas Cardif France.
Ces mesures prises par les CGP et le caractère atypique de la crise ont permis d’éviter la panique. Finalement, les clients ont même plutôt cherché à profiter des opportunités boursières : 77 % des personnes interrogées indiquent qu’au moins une partie de leur clientèle a eu cette approche alors que seulement 41 % des CGP ont constaté que leur clientèle voulait orienter ses placements vers des fonds moins risqués. Les conseillers estiment d’ailleurs majoritairement que leur gestion du Covid-19 aura un impact positif sur la perception de la profession par les clients.
Pour la sortie de crise, certains produits sortent gagnants, dont les produits structurés. 29 % des conseillers prévoient d’en proposer davantage qu’avant la crise. L’assurance-vie luxembourgeoise suscite aussi encore plus d’intérêt. A contrario, le private equity, sous le feu des projecteurs depuis la loi Pacte, n’est guère plébiscité. «C’est une classe d’actifs compliquée, réservée à la clientèle patrimoniale et à la diversification», rappelle Pascal Perrier. Enfin, l’investissement socialement responsable (ISR) reste une tendance de fond, puisque c’est le produit que les CGP comptent le plus renforcer dans leur activité d’ici deux ans, devant la retraite (individuelle et collective) et la prévoyance individuelle. «Il y a une appétence des clients pour l’ISR plus importante que ce que pensaient les CGP ; Ces derniers en ont pris conscience et, aujourd’hui, on assiste à un phénomène de rattrapage», estime Pascal Perrier.