« Un asset manager qui investit dans des entreprises ayant un mauvais score carbone, qui ne compte pas de femmes parmi ses dix premières rémunérations et qui n’a aucune activité philanthropique peut-il vraiment prétendre avoir une démarche responsable ? » C’est la question que se posent Anne Delaroche, fondatrice du cabinet Delaroche Patrimoine, et Vincent Auriac, président d’Axylia, à l’origine d’un projet original visant à attribuer un score ESG aux… sociétés de gestion.
« Nos clients sont de plus en plus sensibles aux sujets liés à l’investissement responsable mais, au moment où ils s’y intéressent, les doutes sur le greenwashing sont de plus en plus grands, et le label ISR en pleine refonte », expliquent les deux initiateurs de Clean Score®. Comme il y a presque autant d’approches ESG que de sociétés de gestion, plutôt que de s’attacher aux produits, Anne Delaroche et Vincent Auriac ont choisi de s’intéresser à leurs fournisseurs dans le but d’identifier ceux dont les bonnes pratiques en interne sont en adéquation avec les objectifs affichés par les fonds responsables qu’ils commercialisent. Comme il est impossible de tout passer au crible, ils ont privilégié trois critères. Pour le E de ESG, un score carbone sera attribué aux émetteurs dans lesquels sont investis les gérants (à hauteur de 50 % des encours dans un premier temps). L’asset manager se verra attribuer un score carbone équivalent à la moyenne pondérée du score carbone de ses investissements. Le S sera abordé sous le prisme de la mixité sociale, et plus précisément du nombre de femmes figurant dans le top 10 des rémunérations de la société de gestion. Enfin, la gouvernance sera appréciée sous l’angle de la démarche philanthropique exprimée en pourcentage du chiffre d’affaires consenti. Ce dernier critère peut soulever des questions sur sa pertinence pour juger de la bonne gouvernance d’une société. « Nous avons voulu prendre un outil simple reposant sur des données que les sociétés peuvent nous transmettre facilement et que nous pouvons suivre dans le temps », précisent Anne Delaroche et Vincent Auriac. Chacun des trois critères aura le même poids dans le calcul du score attribué à une société de gestion. Tous deux espèrent que les asset managers, dans un souci de transparence, communiquent les informations demandées. Et que ce projet, entièrement autofinancé, suscitera l’adhésion de nombreux CGP.