Malgré un environnement peu porteur, la plateforme de private equity d’origine allemande, Moonfare, poursuit son chemin de croissance. Couvrant 25 pays dans le monde, elle affiche 3 milliards d’encours sous gestion et 4 000 clients.
A la différence de ses concurrents sur le marché français, Moonfare s’est essentiellement développée en B to C, adressant une clientèle professionnelle (avec un ticket d’entrée à 500 000 euros) à laquelle elle propose entre 20 et 30 fonds de droit luxembourgeois par an sur des segments très variés. Elle adresse une frange d’investisseurs relativement jeunes, puisque 40 % de sa clientèle a entre 25 et 44 ans. La part des moins de 35 ans a même doublé cette année.
Mais la jeune société compte faire feu de tout bois pour assurer son développement. Elle souhaite ainsi travailler davantage avec des partenaires, en particulier, des family offices et multi family offices. « Pour cela, nous avons lancé le Moonfare Private Office, plateforme dédiée à cette clientèle de conseillers, qui leur permet d’accéder à l’ensemble de nos due diligences, à des reportings, ainsi qu’à nos équipes d’investissements, etc. », explique Karim Boussetta, responsable France et Benelux de Moonfare. Si concilier clientèle en direct et intermédiée n’est pas simple, la plateforme assure cloisonner les activités.
Autre projet : le lancement d’un fonds Eltif pour cibler une clientèle moins avertie. Prévu pour février, ce fonds de fonds à appel de capitaux unique permettra à la plateforme d’élargir l’accès à la classe d’actifs avec un ticket d’entrée plus faible. Encore en discussion, celui-ci ne sera toutefois pas à 10 000 euros comme le permet le label européen. « Nous ne voulons pas vendre ce type de produit à des épargnants qui n’en comprennent pas les enjeux », souligne Karim Boussetta.
En parallèle, Moonfare ambitionne de devenir une véritable société de gestion : elle a ainsi bouclé son premier fonds de co-investissement en 2023 et envisage de créer un autre produit maison semi-liquide, en secondaire. Un développement à marche forcée qui est indispensable dans un marché où les acteurs sont nombreux et où le volume est clé. « Nous allons assister à un jeu de consolidation dans les années à venir », anticipe Karim Boussetta.