Selon une étude publiée par Natixis Investment Managers (Natixis IM) fin avril, près des trois quarts des investisseurs professionnels, dont 72 % des investisseurs institutionnels et 77 % des sélectionneurs de fonds professionnels, appliquent désormais des stratégies ESG. La croissance de l’ESG s’est accélérée en 2020, dans un contexte marqué par un nombre sans précédent de lancements de produits dédiés et d’une collecte record pour ces fonds. 68 % des sélectionneurs de fonds prévoient d’élargir davantage l’offre ESG de leur société cette année. Ils y sont poussés par la demande des investisseurs, qui découle d’une sensibilité sociale accrue (à 75 %) et du fait que l’investissement ESG a désormais atteint une masse critique parmi les investisseurs généralistes (50 %).
Selon cette étude, 77 % des sélectionneurs de fonds et 75 % des investisseurs institutionnels tiennent désormais compte des facteurs ESG. Les conseillers financiers sont du même avis : près de six conseillers financiers sur dix (59 %) s’attendent à ce que l’investissement ESG se soit généralisé d’ici à cinq ans. Grâce à la disponibilité de meilleures données ESG et à la standardisation des reportings, Natixis IM voit émerger un discours plus fort sur les mérites financiers de l’investissement ESG : plus de la moitié des investisseurs professionnels interrogés par Natixis IM (53 % des investisseurs institutionnels et 55 % des sélectionneurs de fonds) s’accordent désormais à dire que les entreprises ayant de meilleurs bilans ESG génèrent de meilleurs rendements. Plus de six conseillers sur dix (63 %) conviennent également que les stratégies ESG peuvent offrir un potentiel de surperformance par rapport aux marchés. La principale motivation des investisseurs institutionnels pour intégrer l’ESG depuis 2017 est de s’assurer que leurs actifs représentent mieux leurs valeurs.
En matière d’approche, l’intégration est la plus répandue, puisqu’elle est adoptée par 54 % des sélectionneurs de fonds et 48 % des investisseurs institutionnels. Quatre sélectionneurs de fonds (42 %) et investisseurs institutionnels (40 %) sur dix ont recours au filtrage négatif. L’exclusion d’entreprises ou de secteurs jugés non éthiques ou nuisibles, une approche adoptée par les premiers adeptes de l’investissement socialement responsable dans les années 1970, est tombée en désuétude auprès de nombreux investisseurs, faute de preuves convaincantes qu’elle produisait un avantage financier ou sociétal. A l’inverse, l’investissement à impact a du succès : 42 % des sélectionneurs de fonds et 34 % des investisseurs institutionnels s’orientent vers des stratégies permettant de générer et de mesurer des avantages sociaux et environnementaux parallèlement aux rendements financiers.