Le cours de l’or a de nouveau franchi des plus hauts historiques en avril, l’once flirtant avec les 3500 $, mardi 22 avril. Le discours de Trump sur les tarifs douaniers et ses attaques contre Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, la baisse du dollar et les craintes de récession économique renforcent l’attractivité du métal précieux.
« Il y a une vraie lame de fond sur les achats d’or, qui a commencé avant l’élection de Trump et s’est accélérée. Elle est portée par la demande des banques centrales, notamment celles des pays émergents. En 2024, elles ont acheté plus de 1 000 tonnes d’or et elles ont continué à le faire depuis le début de l’année afin de dédollariser leurs économies et diversifier leurs réserves de change. La mise en place de tarifs douaniers ne fait qu’accentuer ce besoin de dédollarisation. A cela s’ajoute la demande d’investissement de petits porteurs, souvent dans ces pays émergents, pour faire face au risque monétaire dans leur pays », explique Charlotte Peuron, gérante du fonds CM-AM Global Gold chez Crédit Mutuel AM.
Cette évolution du cours de l’or profite aux mines d’or cotées en Bourse. « La corrélation de court terme et de long terme est à peu près à 0,7 fois entre un panier de sociétés aurifères et l’or. Quand le prix de l’or augmente, trimestre après trimestre, et que la base de coûts est bien maîtrisée, qu’elle ne progresse pas, voire même pour certaines sociétés qu’elle baisse grâce au repli des prix de l’énergie, les marges s’améliorent significativement ».
Comme les investisseurs sont globalement convaincus que le prix de l’or va rester élevé, ils investissent aussi dans les sociétés aurifères pour bénéficier de cet effet de levier opérationnel qu’on ne peut pas avoir en achetant un ETF ou un lingot. Les flux sur le secteur sont assez importants actuellement. « Dans les prochaines semaines, les sociétés productrices vont publier leurs résultats trimestriels et il nous semble que les niveaux du prix de l’or ne sont pas totalement intégrés dans les prévisions des analystes. Ils vont devoir les revoir à la hausse et ajuster mécaniquement leurs objectifs de cours. Les sociétés aurifères sont dans une phase très propice. On n’est pas à la fin du cycle, et une extension des multiples de valorisation ne serait pas choquante. Même si certaines sociétés sont un peu chères, le secteur conserve du potentiel », conclut Charlotte Peuron.
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