La page de la baisse des taux d’intérêt commencée au début des années 1980 se tourne. Comme souvent, les Etats-Unis amorcent le mouvement, et l’Europe devrait suivre dans le courant de 2020. Dans ces conditions, l’avenir des fonds obligataires s’assombrit. Pour autant, ce marché s’est profondément transformé, tant en diversité de l’univers d’investissement qu’en profondeur de la liquidité.
Pourquoi investir dans les fonds obligataires ?
Jusqu’à preuve du contraire, la classe obligataire continue à faire preuve de décorrélation par rapport aux actions, ce qui confirme son rôle d’actif de diversification. Excepté lors de brèves phases de stress comme celle de début octobre lorsque les investisseurs ont pris en compte l’impact de la hausse des taux d’intérêt sur la valorisation des actions. En outre, les obligations ont une volatilité beaucoup plus faible que les actions, ce qui permet également de réduire les risques d’un portefeuille. Le retour à des politiques monétaires plus orthodoxes devrait rassurer les investisseurs à moyen terme, d’autant plus que ce retour à la normale se fait très progressivement, les banques centrales annonçant très en amont les mesures qu’elles comptent prendre dans les mois à venir. En outre, si l’inflation commence à se matérialiser, sa hausse évolue au niveau souhaité par les responsables monétaires, ce qui, en l’absence de surchauffe de la croissance, devrait limiter une trop forte hausse des taux d’intérêt.
Quels sont les risques ?
Nombreux, certainement, à voir la nervosité des marchés. En fait, le risque le plus important, et malheureusement le moins gérable, serait un dérapage au niveau géopolitique. L’affrontement entre les Etats-Unis et la Chine pourrait passer de la simple volonté d’un rééquilibrage des échanges à une confrontation plus idéologique, l’empire du Milieu n’étant plus un partenaire mais un concurrent dans de nombreux domaines. Plus près de nous, les négociations sur le Brexit...