Les investisseurs se trouvent dans une situation bien inconfortable parce que sans précédent et a priori porteuse de difficultés à venir. Près de 40 % des emprunts d’Etat de la zone euro présentent des taux de rendement négatifs sans que cela freine l’appétit pour la classe d’actifs.

Conscients des risques de surendettement, les Etats s’engagent de plus en plus en faveur de politiques budgétaires plus équilibrées, ce qui pèse sur l’offre d’obligations primaires. A cet égard, l’Allemagne constitue un cas d’école car la République fédérale émettra en 2015 de nouvelles obligations uniquement pour refinancer celles arrivant à échéance. D’un autre côté, la BCE et la Banque du Japon mettent en œuvre des politiques monétaires très accommodantes et recourent à des achats d’emprunts d’Etat pour peser sur les taux obligataires (60 milliards d’euros par mois pendant un an et demi pour la Banque centrale européenne), tandis que les assureurs et fonds de pension se trouvent conduits à investir massivement en obligations pour respecter leurs contraintes réglementaires.
Résultat de ces flux : 40 % de la dette européenne s’échangent maintenant à taux négatif. Et personne pour l’instant n’anticipe la fin de cette situation qui heurte le sens commun. «Il est clair que, dans le cadre d’une stratégie d’achat et de conservation jusqu’à l’échéance, vous perdrez de l’argent si les rendements obligataires sont négatifs, mais, dans le cadre d’une stratégie active de réévaluation des positions en fonction des prix de marché, vous pourrez encore générer des performances positives alors que les rendements continueront de baisser», explique Chris Iggo, directeur des investissements obligataires chez AXA IM. En effet, et fort heureusement pour les investisseurs, plus en avance sur le...