L’univers des fonds investis sur les matières premières physiques (et pas les actions sectorielles) se compose de 220 fonds environ réunissant plus de 100 milliards d’euros d’encours.
« Cette famille de fonds connaît un développement très fort avec un doublement des encours en trois ans grâce à un double effet : d’une part, post-Covid-19, la recherche d’une indexation à la reprise de l’activité pour les ressources les plus cycliques (énergie, agriculture, cuivre, etc.) et, d’autre part, en phase de reprise de l’inflation et de la hausse des taux, la recherche d’une diversification sur des ressources refuges (or, métaux précieux, etc.), explique Jean-François Bay, directeur général de Quantalys. Les ETF se taillent la part du lion sur cet univers car ils permettent aux investisseurs de s’exposer rapidement, en continu, et de mettre en place une gestion tactique sur ces marchés spéculatifs. »
Même si l’or et le pétrole représentent la grande partie des encours et de la collecte depuis le début de l’année 2021, on voit arriver depuis plusieurs années des ETF exposés sur des matières premières de niche (palladium, rhodium, nickel, zinc, etc.) ou des ETF Bear ou à levier. La démarche est surtout spéculative, un peu dans la lignée des crypto-monnaies, et pour compléter des fonds indiciels multi-matières premières (Bloomberg Commodity Index, Refinitiv Commo CRB Index, etc.). « A côté des fournisseurs d’ETF traditionnels (iShares, X-Trackers, Amundi-ETF, Lyxor, etc.) on a vu arriver en force des spécialistes anglo-saxons (WisdomTree) ou suisses (Swisscanto), la Suisse disposant d’une expertise forte sur le marché des commodities. La mesure d’impact de leurs portefeuilles, et donc la possibilité de corriger certaines expositions devenant de plus en plus importante pour les investisseurs, ceci devrait accélérer l’utilisation d’ETF exposés sur certaines “nouvelles matières” ou facteurs ESG : le carbone, l’eau, la pollution, les déchets, le bois, etc. »