« L’année 2023 commençait avec des certitudes et des espérances, elle finit avec des questions et des craintes… », écrit l’équipe de gestion d’Octo AM dans une note publiée fin octobre reflétant bien le sentiment général. Une année durant laquelle l’évolution des taux aux Etats-Unis et en Europe a donné le la sur les marchés, les investisseurs guettant le point d’inflexion… jusqu’à ce que l’idée de taux durablement élevés fasse son chemin, la récession tardant à se matérialiser.
2023 a consacré le retour en grâce des obligations dans les portefeuilles, les flux d’investissements se dirigeant vers les fonds globaux et surtout les fonds datés. Les actions, notamment les fonds gérés activement, ont été les grands perdants de la collecte bien que les principaux indices boursiers aient enregistré des hausses à 2 chiffres jusqu’à début novembre. Peu d’investisseurs en ont profité, la forte rotation au sein des indices traduisant une grande nervosité des opérateurs de marché. « Les marchés pensaient avoir le bon scénario reposant sur un ralentissement de l’économie américaine, de meilleurs chiffres de croissance en Chine et des prix de l’énergie stabilisés, et ce, malgré la crise au Moyen-Orient. L’atterrissage en douceur aux Etats-Unis devait s’accompagner d’une normalisation de la politique monétaire. Mais le discours de Jerome Powell, le 9 novembre, a éloigné cette perspective. Les banquiers centraux restent très agressifs sur les taux, car ils n’ont qu’une crainte : qu’un relâchement ne relance l’inflation », analyse Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Finance. Aux Etats-Unis, la croissance au troisième trimestre a surpris par sa vigueur, soutenue par la consommation durant la période estivale et par les plans budgétaires, mais le taux de chômage progresse. « L’emploi américain, qui est, selon nous, le dernier rempart protégeant l’économie d’une entrée en récess...