Pour Amiral Gestion, il existe un écosystème de sociétés innovantes en France et en Europe permettant de capitaliser sur les applications de l’intelligence artificielle générative et ainsi de diversifier ses investissements au-delà des traditionnelles valeurs américaines. Explications de Sébastien Ribeiro (gauche) et Vincent Mercadier (droite), gérants chez Amiral Gestion.
L’IA générative peut-elle rebattre les cartes au sein des GAFAM1 ?
Chaque vague d’innovations technologiques dans les dernières décennies a été associée à un nombre limité de vainqueurs qui captent une grande partie de la valeur créée. Microsoft et Intel ont raflé la mise du PC, Google, celle de l’internet, Apple et Google sont les vainqueurs du mobile, Amazon et Microsoft dominent le Cloud, Meta détient presque tous les réseaux sociaux. Pour autant, les acteurs dominants des vagues d’innovations antérieures ne sont pas toujours détruits par les suivantes, l’archétype de cette résilience étant Microsoft. Concernant l’intelligence artificielle, Bill Gates a réalisé un coup de génie en se focalisant très tôt sur l’IA générative (IAG). Il considère ChatGPT, le chatbot conversationnel d’OpenAI basé sur les grands modèles de langage (LLM), comme l’avancée technologique la plus importante depuis l’interface graphique. L’engouement fulgurant pour ChatGPT, sans précédent dès son lancement fin novembre 2022, lui donne déjà raison. OpenAI, désormais détenu majoritairement par Microsoft, semble être pour le moment le leader de l’IAG, avec, à long terme, l’ambition de créer une IA avancée qui pourra égaler ou dépasser l’intelligence humaine sur une large variété de tâches. Microsoft détient donc une killer application. Néanmoins, Alphabet (Google) et Meta (Facebook) redoublent d’efforts pour rattraper leur retard. Alphabet a réagi rapidement avec la mise à disposition, dans 180 pays, de Bard, un dialogueur relativement comparable à ChatGPT, qui est complémentaire à son moteur de recherche, et qui est alimenté par PaLM 2, son dernier algorithme LLM.