Délaissées depuis des années au sein des allocations, les actions japonaises pourraient être l’une des rares classes d’actifs risqués à profiter d’un retour de l’inflation. Mais les spécialistes pointent aussi l’amélioration des fondamentaux des entreprises nipponnes, encore souvent ignorée des investisseurs.
La décision surprise, fin décembre, de la Banque du Japon d’élargir la bande de fluctuation des obligations d’Etat japonaises à 10 ans a braqué les projecteurs sur les actions japonaises. Même si depuis, la BoJ n’a pas transformé l’essai, la perspective d’une normalisation monétaire, et donc d’une appréciation du yen, incite certains investisseurs à prendre des positions tactiques.
Une classe d’actifs oubliée
Il faut dire que cette classe d’actifs est sortie des radars dans les allocations depuis plusieurs années alors même que le Japon reste la troisième puissance économique mondiale et qu’il représente la deuxième pondération (6 %) du MSCI World, derrière les Etats-Unis. « Les flux entrants sur les fonds d’actions sont souvent liés à la performance de court terme d’une classe d’actifs. Or, ces dernières années, la performance des actions japonaises n’est pas très encourageante », fait valoir Mathieu Caquineau, responsable de la recherche sur les fonds actions chez Morningstar en Europe et en Asie. Selon Morningstar, les fonds d’actions japonaises accessibles à la clientèle française ont décollecté en 2019 et 2020, à contre-tendance de la classe d’actifs actions. En 2021, ils ont représenté moins de 2 % des flux nets entrants sur l’ensemble des fonds d’actions. La dépréciation du yen face au dollar alimente le désintérêt des investisseurs étrangers. Sur 5 ans, le MSCI Japon[1] a progressé de 5 % en yens, mais de seulement 0,06 % en dollars. Sur...