Quelle est la place des ETF au sein de votre multigestion ?
Historiquement, les supports sélectionnés en architecture ouverte pour mettre en place nos choix d’allocation ont été très majoritairement des fonds de gestion active. Mais ces OPCVM ont de plus en plus de difficultés à battre leurs indices de référence sur des durées de court terme, dans des marchés plus volatils avec de surcroît des frais de gestion plus élevés, alourdissant un peu plus leur sous-performance. Dans nos fonds diversifiés, nous avons donc choisi de renforcer progressivement le poids des ETF passifs pour mettre en valeur nos choix d’allocation sans être pénalisés par des effets de sélection. Nous sollicitons ces supports notamment sur les actions américaines, sous-jacent sur lequel il est devenu quasiment impossible de battre les indices large-caps américains en raison de la prédominance des valeurs technologiques dans leur composition, et aussi japonaises. En revanche, dans les mandats, les clients privés qui restent attachés à la sélection de fonds de conviction gérés activement sont par nature moins demandeurs d’ETF.
Comment capitalisez-vous sur une offre de plus en plus riche ?
La profondeur de la gamme d’ETF passifs distribués en Europe nous offre un très large choix de supports différenciants et complémentaires. Cela nous permet de construire plus facilement l’allocation de fonds diversifiés dont la stratégie est encadrée par certains prérequis. C’est par exemple le cas d’un fonds de fonds éligible au PEA qui doit être investi au moins à 80 % sur des supports classés article 8 SFDR, et avec un seuil maximum de frais de gestion courants à respecter. De plus, les ETF PEAbles présentent la particularité, pour ceux en réplication synthétique, d’offrir de la diversification géographique au-delà de l’Europe, mais aussi au-delà des actions puisque certains ETF obligataires sont éligibles. Ces supports ETF améliorent donc la diversification.
Comment accueillez-vous l’essor des ETF actifs ?
Avec prudence. Nous attendrons un historique de performances probant sur leur capacité à battre un indice classique avant d’éventuellement en introduire dans nos allocations. Nous ne sollicitons pas non plus, pour le moment, les ETF thématiques, car la gestion active traditionnelle nous semble bien adaptée. C’est également le cas sur le crédit où la sélection d’émissions à la lumière d’une analyse fondamentale des émetteurs et de leur signature reste primordiale. n