Dans quelques jours, Tikehau Capital, une des success stories de ces dernières années, sera cotée à la Bourse de Paris. Alors que l’industrie compte plus de 600 sociétés de gestion, elles ne sont qu’une poignée à avoir tenté l’aventure boursière. Leur succès pourrait faire des émules.
Londres et Zurich comptent plus d’une dizaine d’acteurs cotés dans la gestion d’actifs mais il a fallu attendre la cotation d’Amundi, en novembre 2015, pour que le secteur acquière un statut sur la place parisienne. Un paradoxe qui, comme le rappelle Nicolas Calcoen, directeur Finances et Stratégies d’Amundi, tient à la structure même de l’industrie : «En France, la gestion d’actifs s’est développée d’une part sous forme de filiales au sein de grands groupes bancaires ou assurantiels pour servir la clientèle des réseaux et, d’autre part, avec la création de sociétés de gestion entrepreneuriales détenues par leur fondateurs. Ces structures ont pu se développer sans jamais avoir besoin de recourir au marché.»
Des business models très différents
De fait, Amundi est aujourd’hui le seul pure player coté à Paris, Rothschild & Co, ex-Paris Orléans, regroupant les activités de conseil financier, de banque privée, de gestion d’actifs ainsi que de capital-investissement du groupe Rothschild.
Envisagé dès sa création en 2010, le projet de cotation a pris forme en 2015 pour permettre la sortie du capital de la Société Générale. «L’introduction en Bourse est conforme à notre modèle de développement ouvert à des partenaires et à des distributeurs extérieurs», explique Nicolas Calcoen. La récente acquisition de Pioneer, financée en partie par appel au marché, lui donne tout son sens.
Dans son développement, Tikehau Capital a également opté pour des partenariats capitalistiques et commerciaux, mais la société est difficilement...