Quel bilan tirez-vous de l’année 2024 pour l’investissement responsable ?
Tout d’abord, la polarisation des opinions sur l’ESG s’est accentuée, notamment aux États-Unis, où le phénomène a été amorcé bien avant l’élection de Donald Trump. Si les États-Unis et l’Europe adoptent des approches très différentes sur ce sujet, il est essentiel de considérer le reste du monde : l’Asie et l’Amérique latine ont initié un chantier réglementaire en matière de durabilité.
Les flux de capitaux ont suivi ces divergences géographiques. Aux États-Unis, le marché a enregistré une troisième année consécutive de décollecte (source : Morningstar, fonds ouverts actifs et passifs). En revanche, en Europe, la dynamique est plus favorable : bien que les flux aient ralenti par rapport aux années fastes de l’intégration ESG, ils restent positifs. Cette décélération ne traduit pas un désintérêt des investisseurs, mais plutôt une phase de maturité du marché, où le taux de pénétration de l’ESG dans les portefeuilles est désormais très élevé.
Sur le plan des performances, 2024 a été une année contrastée. Par le passé, les stratégies ESG affichaient des tendances marquées de surperformance ou de sous-performance. Cette année, les résultats varient selon les stratégies et les zones géographiques. La performance des fonds n’est plus dictée par l’ampleur des flux de capitaux, mais par des facteurs économiques plus traditionnels.
Enfin, un point marquant de l’année concerne la dynamique de transition des entreprises. En valeur absolue, les émissions de gaz à effet de serre continuent...