Peu de sociétés de gestion françaises ont réussi à se faire un nom au Royaume-Uni, marché très concurrentiel et réputé exigeant aussi bien pour la clientèle institutionnelle qu’intermédiée. Même si le Brexit complique la donne, les pionniers continuent de pousser leurs pions.
« If you can make it there, you can make it anywhere. »[1] La déclaration d’Edouard Carmignac au Financial Times en 2013, lors d’une interview sur la stratégie de sa société de gestion éponyme au Royaume-Uni, témoigne du défi que représente le premier marché européen et le troisième mondial pour les sociétés de gestion françaises. Avec quelque 1 100 sociétés de gestion sur le territoire (contre environ 700 en France et 600 en Allemagne) et un Top 10 des encours dominé par les asset managers globaux nord-américains et les grands acteurs britanniques, les Frenchies ayant réussi à se faire un nom outre-Manche se comptent sur les doigts de la main. « Le marché britannique a toujours fasciné les gestionnaires d’actifs français, mais aussi suscité beaucoup de méfiance, constate Pierre Baillavoine, associé fondateur de Péricles Group. Depuis la fin de la pandémie, le manque de visibilité économique, social, politique et, bien évidemment, réglementaire avec le Brexit freine un peu plus les éventuelles velléités. »
«Le lancement début octobre de la filiale Carmignac UK Ltd est une nouvelle étape qui confirme notre engagement sur le long terme sur le marché britannique pour y poursuivre notre développement et continuer à capitaliser sur ses nombreux atouts.»
De rares acteurs français outre-Manche
Après AXA IM, Amundi ou Natixis IM à la fin des années 90-début 2000, avec désormais des centaines de collaborateurs dans la City, des acteurs comme Tikehau Capital, Edmond de Rothschild Asset Management (EdrAM), Carmignac ou encore...