La rédaction de Funds a interviewé Jean-Louis Laurens, ambassadeur de la gestion d’actifs française pour l'Association Française de la Gestion (AFG). Il détaille pour nous les objectifs de la mission que lui a confié l'AFG et nous fait part de ses premiers constats sur le développement des sociétés de gestion françaises à l’international.
Comment définissez-vous la mission que vous a confiée l’AFG ?
En tant qu’ambassadeur de la gestion française, ma mission est double. Elle consiste d’une part à aider les sociétés de gestion françaises à s’exporter en identifiant avec elles les principaux obstacles rencontrés auprès des investisseurs et des sélectionneurs de fonds. D’autre part, ma mission est d’attirer l’attention des sociétés de gestion anglo-saxonnes, et notamment les sociétés américaines installées à Londres, sur les atouts de la place parisienne.
Cette dernière mission est-elle une conséquence du Brexit ?
Non, car elle s’inscrit dans la démarche, bien antérieure au Brexit, de la mission «Compétitivité» de l’AFG et du groupe de travail FROG (french routes and opportunities garden). Le résultat du référendum britannique permet toutefois de rebattre les cartes.
Vous êtes allé à la rencontre des sociétés de gestion française pour faire un point sur leur développement à l’international. Quels sont vos premiers constats ?
La plupart des sociétés de gestion françaises, quelle que soit leur taille, exportent déjà leurs produits puisqu’on estime à environ 500 milliards d’euros le montant des encours gérés pour le compte de clients internationaux. A l’international, cependant, les sélectionneurs de fonds ne sont pas à l’aise avec certaines spécificités de notre réglementation, et notamment avec les ajouts apportés lors de la transposition de directives européennes et avec nos FCP pour des problèmes de gouvernance. Le travail accompli en commun par l’AFG et l’AMF dans le cadre de FROG répond à ces interrogations. Notre réglementation est en cours de simplification et, sur le plan de la gouvernance, les FCP peuvent désormais mettre en place des comités consultatifs ad hoc et la transformation des FCP en sicav est facilitée.