Si quelques gérants d’actifs ont eu à cœur, dès le lancement de leur activité, d’intégrer une dimension philanthropique, les spécialistes constatent une implication encore faible des professionnels de la gestion d’actifs autour de ces sujets. La mobilisation semble toutefois s’accélérer depuis la crise sanitaire. Les gérants convaincus soulignent quant à eux les multiples bienfaits de la philanthropie : au-delà des aides apportées, elle crédibilise une politique RSE, fidélise les talents et fédère les clients.
Tous les spécialistes en conviennent, le social est le « parent pauvre » de l’analyse extra-financière qui met davantage l’accent sur la gouvernance et surtout sur l’environnement. Pour y remédier et mettre au cœur des process de gestion et de la culture d’entreprise le social, la philanthropie serait peut-être l’une des solutions. Celle-ci aurait notamment l’avantage de crédibiliser un discours autour des pratiques RSE et ESG qui est remis en cause par les organisations non gouvernementales (ONG), par les régulateurs et par les clients. C’est, entre autres, ce que pensent les professionnels du conseil en investissement à l’initiative du « clean score ». « Nous souhaitions en tant que conseillers en gestion patrimoine pouvoir évaluer les méthodologies RSE et le discours des sociétés de gestion qui nous fournissent des fonds d’investissement. Nous avons donc élaboré une notation : le clean score, qui s’appuie sur des actions concrètes. Il met en avant la philanthropie, la proportion de femmes parmi les cadres et la réduction des émissions de carbone », explique Anne Delaroche, fondatrice de Delaroche Patrimoine. La notation s’effectue sur une échelle allant de A à F, la meilleure note au titre de philanthrope étant décernée aux sociétés de gestion qui consacrent plus de 1 % de leur chiffre d’affaires à ce type d’actions. « En moyenne, les sociétés de gestion se situent à E », déplore Anne Delaro...