Pour Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche SPDR ETF Europe, les ETF permettent aux investisseurs d’adapter leurs allocations à leurs anticipations en cohérence avec l’évolution des benchmarks.
Avez-vous identifié certains ETF comme étant des actifs cœur tandis que d’autres seraient au service de stratégies actives ?
Cela dépend des types d’investisseurs mais, de manière habituelle, les indices standards, toutes maturités, servent souvent de cœur de portefeuille. Dans un environnement de taux bas où les directeurs financiers d’entreprise essaient de profiter de l’environnement favorable au refinancement d’une partie de leur dette, il se peut qu’il y ait une extension des maturités et à la fois une extension du risque de taux, qui pourraient générer une allocation inadaptée. Donc l’investisseur est à la merci d’un changement de tendance des émissions. D’un autre côté, un gérant de portefeuille privé peut décider d’utiliser les obligations corporate plutôt en cœur de portefeuille, alors que, pour la partie défensive du portefeuille, il aura un objectif de duration, une sensibilité aux taux beaucoup plus basse qui ne serait pas celle de l’indice. Nous avons donc décidé d’offrir des outils qui vise à neutraliser ce risque de déviation, d’allongement de la duration naturelle en intervenant par exemple sur les trois à sept ans dans l’univers des emprunts corporate euro. Ils permettent de conserver le bon niveau de risque de duration, en cohérence avec l’objectif de risque de taux, tout en bénéficiant du portage que l’on obtient sur le crédit.
L’enrichissement de l’offre d’ETF obligataires limite-t-il le recours aux produits de première génération ?
En fait, les ETF de première génération dans l’univers du crédit sont assez concentrés en règle générale et focalisés sur les obligations les plus liquides. Aujourd’hui, ils ont beaucoup évolué car, initialement, ils étaient composés de 40 obligations,...