Allegra Finance a dressé le bilan des introductions en Bourse l’an dernier.
Avec 19 introductions en bourse, l’année 2023 affiche le triste record du plus faible nombre d’entrées en Bourse depuis la crise financière de la zone euro en 2009. Les introductions par voie d’offre au public, qui mesurent l’activité du marché primaire, n’ont représenté que 7 opérations en 2023 contre 12 en 2022, qui était déjà une année particulièrement faible. Cette année encore, on note un nombre important de transferts entre le marché réglementé et Euronext Growth, traduisant le succès de ce compartiment auprès des PME ETI. « La nécessité de recourir à des investisseurs dits cornerstone dans le processus des introductions en Bourse, qui s’est généralisée au cours des dernières années en France, est un facteur majeur de ce ralentissement, observe Yannick Petit, pdg d’Allegra Finance. Ces investisseurs, souvent des acteurs institutionnels ou des industriels, jouent un rôle crucial en s’engageant à acheter une part importante des actions émises lors d’une introduction en Bourse, offrant ainsi une forme de garantie aux autres investisseurs. Cependant, ce phénomène contribue au ralentissement des IPO, car il crée un environnement où seules les grandes entreprises ou celles présentant des profils particulièrement attractifs, notamment les valeurs technologiques, peuvent avoir accès au marché financier. Cela exclut les petites et moyennes entreprises qui peinent à attirer l’attention des investisseurs cornerstone malgré leur potentiel de croissance. Cette situation contribue ainsi à un appauvrissement du marché parisien, limitant la diversité des entreprises cotées et privant les investisseurs d’opportunités d’investissement variées ».