Dans une analyse récente publiée par Invesco, Paul Jackson, responsable mondial de la recherche en allocation d’actifs, András Vig, et Gwendolyn Smith proposent un portrait intéressant du continent africain. Ce dernier, qui représente 23% des terres émergées et 24,3% des terres agricoles, pourrait être une source alimentaire importante. De plus, le continent détient 90% des réserves de métaux du groupe platine et plus de 30% des ressources solaires mondiales alors qu’il ne génère que 1,4% de l’énergie solaire à l’échelle de la planète.
Cependant, la plus grande ressource disponible sur le continent est son capital humain. Il ne représente que 15% de la population mondiale en âge de travailler, mais ce pourcentage devrait passer à 41,4% d’ici 2100 grâce au boom démographique.
« L'avantage démographique de l'Afrique, conjugué à son vaste potentiel sur le plan des énergies renouvelables et des technologies, ainsi que l'abondance de ses terres agricoles et de ses ressources minérales, pourrait faire de ce continent à la fois l'usine et le grenier du monde » affirme l’équipe d’Invesco. De nombreuses opportunités d’investissements existent notamment dans le domaine technologique puisque le continent part de loin.
Par ailleurs, en Afrique, le changement climatique est à la fois un danger et une opportunité. Selon l’Université Notre Dame, 41 pays africains sur 42 sont dans le premier tiers des pays vulnérables face au réchauffement de la planète. Grâce à ses abondantes ressources solaires et éoliennes, l’Afrique a toutefois le potentiel nécessaire pour se développer tout en émettant peu de carbone. Investir dans les infrastructures des énergies renouvelables pourrait positionner le continent en tant que leader dans le secteur de l’innovation technique et créer des opportunités commerciales.
Invesco explique également qu’il est « crucial d’encourager les pays africains à adopter des technologies renouvelables pour atténuer le changement climatique », ce qui passe par des investissements du secteur privé et des aides gouvernementales.
Autre obstacle auquel le continent fait face : le manque d’attractivité. Les conflits, le manque de confiance ou l’insuffisance des cadres juridiques ou des marchés financiers empêchent certains pays d’attirer les investisseurs. Les récents coups d’Etat au Burkina Faso, au Gabon, en Guinée et au Mali montrent bien qu’il est difficile de trouver des opportunités sûres d’un point de vue politique. De plus, « L’implication de puissances mondiales telles que la Chine, la Russie, l’Europe et les États-Unis n'a pas toujours joué en faveur de l’Afrique » souligne Invesco.
Pour conclure, Invesco a établi un top 10 des pays africains à surveiller pour leur capacité à accueillir des investissements : l’Afrique du Sud en première place, suivie du Botswana, de la Tanzanie, du Ghana, de l’Algérie, de la Zambie, du Nigéria, du Maroc, de l’Angola et enfin de l’Egypte qui vient clore ce classement.